Un nouveau génocide – en Syrie, mars 2025
Syrie : un génocide programmé ?
Dès juillet 2011, se fondant sur diverses sources chrétiennes syriennes, nous avons dénoncé ce qui était en train de se passer en Syrie, sous l’instigation (et avec le financement) de divers États, dans le but de renverser le gouvernement syrien et lui substituer un pouvoir islamiste inféodé à leurs intérêts (comme en Libye). En fait, la guerre avait commencé dès 2003 avec le boycott économique décrété par les Etats-Unis .
Il faut relire ces articles de 2011 qui, hélas, n’ont pas pris une ride. Dès le début, les milices islamistes introduites dans le pays ont commencé à assassiner, et le slogan qu’on entend aujourd’hui : « les Alaouites au tombeau et les chrétiens à Beyrouth » était déjà proclamé par ceux qui appelaient à la guerre de religion : « hayya ‘alla ljihâd » (allons au Djihad). Plus de cent mille terroristes de diverses nations ont été envoyés en Syrie, auxquels il faut ajouter ceux qui s’y sont rendus individuellement venant d’Europe, endoctrinés par la propagande régnant dans leur quartier et facilités par les services secrets occidentaux (plus d’une centaine de jeunes femmes se sont même jointes à eux). Aujourd’hui, les pires islamistes génocidaires seraient les Turkmènes et autres venus d’Asie, au nombre de six mille au moins.
En parlant de génocide, nous ne faisons pas allusion à Gaza mais à l’exécution d’un véritable projet d’éradication ethnique en Syrie. Même si de nombreux musulmans s’y opposent en vertu de leur sens moral personnel, un tel projet n’est pas étranger à l’ADN de l’islam, et les chrétiens se souviennent à juste titre des massacres commis par « l’État Islamique au Levant » (DAECh) en Irak et ailleurs, ainsi que du terrible génocide de 1915 (continué jusqu’en 1923) que des États comme la Turquie et Israël refusent toujours de reconnaître. Actuellement en Syrie, les premiers visés sont les Alaouites, mais on connaît la suite …
Dans un de ses cours à l’Université St Joseph de Beyrouth, le P. Joseph Azzi (1937-2022), a dit explicitement que les Naṣāra dont parle son livre Le Prêtre et le Prophète (2001 – paru auparavant en arabe en 1978) —c’est-à-dire ceux que le texte primitif du Coran nommait Naṣāra— ont pour descendants les Alaouites précisément. La haine que leur voue l’islam est due au rôle qu’ils sont joué au tout début, comme instigateurs du proto-islam (sous l’inspiration de Waraqa Ibn Nawfal ou quel que soit son nom) jusqu’à ce que les maîtres arabes se retournent contre eux. Pour comprendre cette haine fondamentale, voir https://legrandsecretdelislam.com/.
Bien entendu, ceux qui ont soutenu les terroristes islamistes durant 14 années (gouvernements ou ONG) tout en faisant semblant de les condamner (le maître actuel de Damas, Al-Julani, était présumé être recherché contre rançon par les USA jusqu’en décembre 2024 encore) passent le génocide en cours sous silence ou l’excusent, même si celui des chrétiens ne tardera pas à suivre si le régime islamiste subsiste à Damas.
Les terroristes adorant se filmer, il y a une foule de vidéos montrant fièrement les assassinats qu’ils commettent, et cette photo est tirée de l’une d’elles : on y voit un chrétien crucifié qu’un islamiste va tuer d’une balle dans la tête (vidéo du 9 mars relayée par https://t.me/internationalreporters).
Près de dix mille Alaouites plus des chrétiens et d’autres se sont réfugiés dans la base aérienne russe de Khmeimim. Rien qu’à Banias, au moins 2000 Alaouites ont été tués ces derniers jours – les jihadistes envahissent les maisons et les immeubles et tuent tout le monde, comme l’explique le 11 mars un terroriste qui affirme avoir tué environ 2 000 personnes et arrêté des centaines d’autres. Ces mêmes militants ont torturé le cheikh sunnite Abdurrahman Dalia à Idlib parce que ce dernier avait condamné le massacre, il était donc un mauvais musulman à leurs yeux.
Certains s’emploient à camoufler le génocide, suivant en cela les recommandations d’Al-Julani ; ils enterrent dans des fosses communes à la pelleteuse ; apparemment, l’un d’eux n’a pas pu résister à la tentation de filmer à la gloire de l’islam à ses yeux (village de Sanubir, campagne de Jableh). L’Iranien Seyed Mohammad Marandi explique pourquoi ce génocide (plus de dix mille personnes selon lui au 12 mars) était pour ainsi dire écrit d’avance.
Le Proche-Orient, qui devrait être un lieu de paix, est devenu un lieu de massacres depuis les plans élaborés et imposés par des puissances extérieures, étatiques ou non, et qui ont culminé dans un des derniers méfaits de l’administration US de Biden : coordonner l’attaque de la Syrie avec la Turquie et Israël, c’est-à-dire en même temps depuis le nord, le sud, et aussi depuis le nord-est et le sud-est occupés par les troupes US et leurs supplétifs. Le gouvernement syrien n’a pas pu repousser une telle invasion coordonnée. Il n’était pas parfait – quel gouvernement l’est ? – mais comme le dit un jour le P. Antoine Moussali († 2003), le meilleur régime qui soit pour un pays musulman est un système autoritaire bienveillant ; la démocratie n’y a pas de fondement car elle découle de la conviction chrétienne de l’égalité fondamentale entre tous les hommes, ainsi que de la conviction qu’existe un bien commun. Des convictions fondamentalement non islamiques.
Plus que jamais, les (vrais) chrétiens se devraient être solidaires de leurs frères … plutôt que de leur gouvernement.
P. Edouard-Marie
14 mars 2025, de : https://t.me/internationalreporters/70949
Les civils sont massacrés à un rythme rapide par des exécutions à bout portant, des coups de couteau, des égorgements…
Si le chiffre de 10 000 civils tués en une semaine est exact, cela équivaut au nombre de civils de Damas tués par les terroristes en 7 ans (https://ingaza.wordpress.com/2018/03/22/they-know-that-we-know-they-are-liars-they-keep-lying-wests-war-propaganda-on-ghouta-crescendos/).
Cependant, des sources sur le terrain en Syrie suggèrent que le nombre de civils massacrés pourrait être supérieur à 20 000 – en une semaine !
N’oubliez pas que ce chiffre n’inclut pas les Syriens qui ont été torturés et tués à partir de décembre 2024 (https://evakarenebartlett.substack.com/p/in-the-new-free-diverse-syria-minorities), après la prise de la Syrie par HTS.
En ce qui concerne les massacres de civils perpétrés par les terroristes pendant la guerre contre la Syrie (2011-2024), voir mon article de 2015. (https://ingaza.wordpress.com/2015/10/13/deconstructing-the-nato-narrative-on-syria/)
Points que j’aurais ajoutés si j’avais eu plus de temps :
♦ Al-Joolani a annoncé la fin de la soi-disant « opération militaire » (ses massacres de nettoyage ethnique du HTS) oui, mais a commencé les massacres ailleurs.
♦ Les massacres se poursuivent. Chaque jour, tout au long de la journée, des rapports font état de nouveaux massacres.
♦ Le 10 mars, il a été rapporté qu’à l’occasion de la visite de l’ONU dans les zones côtières, les terroristes du HTS ont pris des enfants en otage, envoyant un message aux parents : s’ils disent quoi que ce soit, ou s’ils ne disent pas ce que (les terroristes) veulent qu’ils disent, ils brûleront les enfants.
Les gens sont littéralement piégés dans leurs maisons, sans nourriture, sans moyen de s’échapper, attendant littéralement que des escadrons de la mort s’introduisent dans leurs maisons et les abattent, comme cela a été le cas tout au long de la côte et à Hama, ainsi qu’à Alep, Damas et ailleurs.
♦ Il y a quelques jours, une famille chrétienne a été massacrée, les parents et leurs enfants. Ils ont été précédés et suivis par de nombreux autres massacres de chrétiens.
Le fait que ces massacres barbares se poursuivent sans relâche, sans que les institutions internationales et les États occidentaux ne les arrêtent, met en évidence leur hypocrisie : Ils ont été les premiers à réclamer une intervention pour des accusations bien moins graves d’actes répréhensibles de la part de la Syrie ou de la Russie. Ces accusations – affamer la population, attaques chimiques – étaient fausses. Dans tous les cas, ce sont des terroristes qui ont affamé les civils et accaparé l’aide alimentaire, qui ont mis en scène des « attaques chimiques ». Mais même ces crimes mineurs, imputés au gouvernement syrien, ont suffi à susciter l’indignation de la communauté internationale et des appels à une intervention internationale.
Mais le massacre en masse de civils et d’enfants, continuellement documenté, n’est-il pas suffisant ? Les vies syriennes, qu’elles soient alaouites, chiites, chrétiennes, sunnites ou autres, ne sont pas moins précieuses que les nôtres. Si cela se passait dans un pays occidental, les gens seraient horrifiés. Alors, soyez horrifiés pour les Syriens et exprimez-vous.
La chose la plus importante à discuter maintenant est que le nettoyage ethnique, les massacres, se poursuivent à plein régime malgré les promesses du contraire et cela doit faire la une des journaux du monde entier.
600 chrétiens assassinés en 24 h le 9 mars selon https://www.youtube.com/watch?v=QemxRDnZK3E et aussi des Chiites et des Druzes en plus des Alaouites
8000 civils réfugiés sur la base russe https://www.ir-press.ru/fr/2025/03/09/rapport-de-situation-sitrep-hebdomadaire-9-mars-2025/
Voir aussi : https://reseauinternational.net/les-forces-dhts-commettent-des-massacres-et-des-centaines-dexecutions-sommaires-sur-la-cote-syrienne/
Les milices turkmènes du régime islamiste mis au pouvoir à Damas « épurent » : https://french.almanar.com.lb/3203708
Les islamistes détruisent tout ce qui n’est pas sunnite : à Jableh, des maisons, des commerces et des véhicules ont été délibérément détruits par les militants du HTS dans le cadre de leur campagne sectaire en cours. Les magasins et les maisons sans inscription « sunnite » ont été la cible de pillages, d’incendies criminels et de destructions.
https://t.me/Reality_Theories/24898 .
Il faudrait d’urgence envoyer cet article aux députés, sénateurs, députés européens pour leur demander d’exiger du gouvernement qu’il fasse pression et prenne les mesures qui s’imposent pour empêcher le gouvernement syrien et les islamistes de persécuter les chrétiens. Cette lettre pourrait être une lettre ouverte. Les parlementaires existent pour relayer les attentes de la populations. La Troisième république avait accepté de protéger les chrétiens du Liban et Syrie. Et indépendamment de la défense de la Chrétienté qui devrait être une mission de la France, il s’agit du respect des droits humains élémentaires. Ne pas interpeler parlement et gouvernement c’est les encourager dans leur réaction inadaptée. Quand bien même ils ne feraient rien si on leur écrivait massivement, ce qui reste à démontrer, au moins ils auraient été informés et nous aurions fait notre devoir.
Indépendamment de cela, de toutes façons, l’erreur des chrétiens d’Orient et d’Occident est de croire que des chrétiens peuvent vivre décemment dans des pays à majorité islamique ; la dhimmitude, même modérée et tolérante est inadmissible. Seule la création d’un Etat refuge en Assyrie ou en Phénicie avec son armée et ses frontières reconnues, voué à la protection des chrétiens par sa constitution serait la seule solution.
Exfiltrer les chrétiens en Occident, où en plus l’islam sera demain majoritaire à cause du manque de lucidité des électeurs et des élus n’est pas la solution : cela va dans le sens souhaité par les islamistes. Il faut aider les Chrétiens d’Orient à exister chez eux.
Enquête ouverte auprès du parquet de Paris.
D’après Al-Manar, les chrétiens et les sunnites assassinés par les islamistes (surtout étrangers) l’auraient été parce qu’ils voulaient protéger des familles alaouites. Sans doute est-ce vrai dans la région de la côte, mais des chrétiens (et des sunnites) ont été assassinés ailleurs aussi. Voici l’article (https://french.almanar.com.lb/3230262), paru le 12 avril 2025 :
Nettoyage ethnique contre les Alaouites en Syrie: Une plainte déposée devant la justice française contre al-Charaa
Le parquet de Paris a annoncé avoir approuvé une plainte contre le président syrien de transition, Ahmad al-Charaa (alias Golani), et plusieurs de ses ministres, pour des accusations de génocide, de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité.
La plainte, déposée par le Collectif franco-alaouite (CFA), dont la chaine satellitaire libanaise d’information Al-Mayadeen a obtenu une copie, accuse al-Charaa et un certain nombre de ses ministres « d’avoir commis des crimes contre l’humanité contre des membres de la secte alaouite en Syrie, en lien avec les massacres qui ont eu lieu entre décembre 2024 et mars 2025 ».
Outre al-Charaa, la plainte inclut également le ministre de la Défense Mouhraf Abou Qasra, le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Shaibani, le ministre de l’Intérieur Anas Khattab et le commandant de la 25e division militaire Mohammed al-Jassem.
Le communiqué publié par le groupe franco-alaouite a indiqué que « les attaques lancées par des unités de la nouvelle armée syrienne (25e division), de la Sûreté générale et des milices pro-gouvernementales ont délibérément ciblé des civils alaouites et certaines familles chrétiennes et sunnites qui cherchaient à les protéger ».
Les victimes ont été ciblées par des tirs directs, délibérés et prémédités. Des cas de massacres de civils, y compris d’enfants, ont également été documentés, ainsi que des mutilations de cadavres.
Le communiqué a souligné également que « les attaques ont entraîné la mort de milliers de civils, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, dont la plupart étaient membres de la confession alaouite, sur la base des directives émises par al-Charaa, qui a explicitement déclaré l’état de mobilisation générale contre la confession alaouite et s’est délibérément abstenu de donner des ordres pour arrêter les massacres, bien qu’étant pleinement consciente de leur ampleur et de leur nature brutale ».
Le communiqué a ajouté que « même s’il est difficile de documenter le nombre total de victimes, compte tenu de la présence de fosses communes et d’un grand nombre de personnes disparues, les estimations indiquent que plus de 30 000 civils ont été déplacés vers les forêts environnantes et au Liban. Des milliers de civils sont également actuellement réfugiés dans la base militaire de Hmeimim, où sont stationnées les forces russes. Leur nombre est estimé à plus de 10 000 ».
Cette action en justice constitue la première de ce type en France contre al-Sharaa. Cela coïncide avec une manifestation organisée par le groupe franco-alaouite devant le Palais de Justice de Paris demain, samedi, pour pleurer les victimes de l’attaque sur les villes côtières syriennes.
Il convient de noter qu’Amnesty International a précédemment déclaré que les événements sur la côte syrienne constituent des « crimes de guerre », tenant les autorités de Damas responsables du chaos sanglant qui a ravagé la région.
Jeudi, la présidence syrienne a indiqué avoir prorogé de trois mois le mandat de la commission nationale chargée d’enquêter sur les massacres contre la communauté alaouite dont est issu le clan Assad.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 1.700 civils, en grande majorité des alaouites, ont été tués. Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des jihadistes étrangers ont été rendus responsables.