Retour sur le concert EEChO du 21 janvier 2012
——–Le samedi 21 janvier 2012, au cours de la semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens, eut lieu notre concert interecclésial, en l’église St Ferdinand des Ternes de Paris, où nous accueillit père Schwab, que nous remercions vivement. Vous pouvez retrouver dès à présent des images du concert sur Direct8 présenté par Aurélie Testenière et Alexandre Meyer (à partir de la 18e minute).
——–L’association EEChO (Enjeux de l’Etude du Christianisme des Origines) qui a à cœur, par ses recherches, de connaître et faire connaître le premier siècle du christianisme et ses suites immédiates, fut très heureuse d’accueillir et de réunir pour la 4e fois des amis chrétiens d’Orient et d’Occident.
——–Cette grande nouvelle réunion de famille a réuni onze communautés chrétiennes apostoliques (syriaques, maronite, melkite, latine, arméniennes [2], chaldéenne, syromalabare, chinoise, copte, et aussi roumaine) qui ont fait mémoire de l’annonce de la Résurrection du Christ qui a résonné il y a 2000 ans sur la route de la soie grâce aux apôtres partis rejoindre leurs frères hébraïques de la diaspora. Nos amis éthiopiens ont été empêchés au dernier moment, mais ils ont été remplacés par nos amis orthodoxes roumains.
——–Toutes les communautés présentes remontent aux premiers chrétiens issus de la première évangélisation des Apôtres partis de Jérusalem, en l’an 34 pour Jacques, et en 37 puis 42 pour les autres. Ils sont partis sur les routes des empires romain, parthe-perse, kouchan, gupta, chinois, ou éthiopien, par voie de terre ou, quand la situation l’empêchait, par mer. Ils emportaient alors l’unique lectionnaire commun, l’évangéliaire de Mathieu écrit en araméen, et ce que le Nouveau-Testament appelle « l’Evangile », c’est-à-dire l’ensemble les colliers de témoignages qu’ils connaissaient par cœur (en araméen aussi) et leurs aide-mémoire.
——–À la demande du Christ, ils sont partis à la rencontre des brebis d’Israël, venues à Jérusalem à la Pentecôte de l’année 30, où 3 000 d’entre elles furent saisies par l’Esprit Saint. Ces « tribus » juives étaient implantées au long de ces routes jusqu’en Chine, notamment depuis l’exil des Assyriens (qui en avaient installées en Sogdiane et Bactriane et jusqu’en Chine) et depuis celui des Babyloniens (qui en avaient installées à Babylone, au sud de la vallée des deux fleuves du Tigre et de l’Euphrate, en Mésopotamie, et sur la route de la vallée de l’Indus).
——–Ces routes étaient destinées au commerce non seulement de la soie mais aussi de multiples marchandises produites (comme l’encens provenant du royaume de Saba en Ethiopie, le blé d’Egypte, les chevaux du Fergana…). Plus tardivement, l’implantation hébraïque en Arménie fut à l’origine du lien commercial développé ensuite par les Arméniens vers la Chine en passant par les steppes du nord ; l’Ethiopie eut également des liens maritimes avec la Chine, par l’île de Socotra. Les échanges étaient aussi humains et spirituels. Dans cette diaspora, l’attente du Messie était très forte.
Ainsi, la Nouvelle d’un Dieu venu naître, vivre, grandir, mourir et ressusciter afin de communiquer Sa Vie divine a pu se répandre très vite dans toutes les terres connues de l’époque, de l’Atlantique à la mer de Chine, et de la mer Noire à l’Ethiopie.
——–D’après les estimations, au moins 3 millions des hébreux sont devenus chrétiens, de sorte que l’Eglise a d’abord été hébréo-chrétienne.
——-Cette Bonne Nouvelle s’est répandue en araméen, langue commerciale de l’époque et langue officielle de l’empire perse, langue des chameaux, langue qui permet de se comprendre très facilement grâce à ses racines toutes clairement gestuables et d’une grammaire simple. Cette langue était parlée dans ce grand espace-temps commercial, diplomatique… de 10 000 km qui a fonctionné du 3e siècle avant Jésus-Christ au 16e siècle.
——–Cette Bonne Nouvelle ou « Evangile » reçue en araméen s’est ensuite progressivement inculturée dans les cultures et langues des différents peuples. Ainsi avons-nous pu entendre la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ annonciatrice de notre propre Résurrection, résonner en syriaque et en chaldéen – deux langues très proches de l’araméen – en latin, copte, chinois, arabe, grec, malayalam, et arménien.
Que ces proclamations nous rendent plus forts, dans notre Foi, dans notre Espérance et dans notre Charité et en communion particulièrement avec nos frères d’Irak, de Syrie, d’Egypte, de Chine, d’Iran…
——–Toutes les communautés issues de la première évangélisation ont été invitées ces trois dernières années, ce qui nous a permis de réaliser une grande fresque musicale de cette première évangélisation (elles ont commencé à être présentes à Paris par la volonté du cardinal Tisserant à partir de 1960).