Recensions : témoignages et islam
- Mariée à un musulman : Maria S.
- Qur’ân: the dilemma : Al-Fadi (dir.)
- Confessions d’un imam : Abdelrahman Marhaba
- Le prix à payer : Fadelle Joseph
- 40 coups de fouet : Lubna Ahmad al-Hussein
- Sous mon niqab : Djénane Kareh Tager
- Un Dieu qui haït : Wafa Sultan
- Converties de l’islam. Témoignages : Fatima Oujibou
- Fier d’être arabe et chrétien : Saïd Oujibou
- DVD : Liberté, Egalité, Couscous : Saïd Oujibou
- Le Christ s’est arrêté à Tizi-Ouzou – Enquête sur les conversions en terre d’islam : Salah Guemriche
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Mariée à un musulman
Maria S.
Editions de L’œuvre, 2012.
Elle est d’origine portugaise, il est Algérien né en France. Leur idylle commence à Montfermeil, ville de la banlieue parisienne à forte population immigrée. Elle qui a grandi sans père est follement amoureuse. Catholique de naissance, elle ne pratique plus ou très rarement. Lui, musulman, se dit ouvert d’esprit.
Les jeunes gens décident de se marier. Comme leurs familles n’ont pas les moyens de faire un beau mariage en France, il lui propose de l’épouser en Algérie. Elle accepte avec joie. Mais au bled, tout bascule…
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Le Coran analysé à travers ses commentaires traditionnels :
Al-Fadi (dir.), Qur’ân: the dilemma. Former Muslims Analyse Islâm’s Holiest Book, Volume I (sourates 1 à 9), Waterlife Publishing, 2011
Voici un énorme travail sur le Coran, magnifiquement présenté (en couleurs, cartonné, au grand format de 18 x 26 centimètres) ; il mérite toute l’attention, d’autant plus qu’il déborde du seul cadre d’un livre : parallèlement, un site de consultation se met en place sur le web, http://thequran.com. Le but est de mettre à disposition les commentaires islamiques traditionnels relatifs à chaque verset du Coran, de les comprendre et de les discuter. Un tel outil n’existait pas !
On ne dira jamais assez que la grande majorité des musulmans ignore ce que dit le texte coranique, sans parler des commentaires traditionnels – ou tafsir-s – qui orientent la compréhension ou même la lecture du texte. The dilemma y donne donc accès en proposant une analyse de quasiment un verset sur cinq en moyenne.
Sur le web, les analyses sont plus réduites, en se répartissant selon chaque verset entre : • les erreurs à relever, • les variantes de lecture (trnasmises par des sources islamiques) • les répétitions (avec indication des passages parallèles) et • les abrogations. Il faut dire un mot de cette dernière question.
Pour différentes raisons, en particulier à cause de certaines contradictions internes au texte actuel, la théologie islamique a inventé la notion de « versets abrogés » c’est-à-dire « révélés » après d’autres et les remplaçant. L’exemple le plus fameux est celui des versets 51 et 82 de la soute 5 Al-mâ’ida. En effet, on lit d’une part : “Ne prenez pas pour amis les juifs et les naSârâ ; ils sont amis les uns des autres” (s.5,51), et d’autre part : “Les amis les plus proches des croyants sont ceux qui disent : nous sommes naSârâ” (5,82). Les commentateurs traditionnels expliquent que le verset 51 est descendu du Ciel après le verset 82. Ainsi, puisque les musulmans croient que le terme de « naSârâ » désigne les chrétiens, ces derniers ne peuvent plus se prévaloir du verset 82 pour être bien traités. Inversement, en Occident, les islamophiles citent ce même verset pour faire croire à la bienveillance de l’Islam en omettant de signaler qu’il est tenu pour abrogé. Al-Fadi explique ainsi :
“Les musulmans radicaux vous diront que le commandement de tuer est en usage et valide pour aujourd’hui, simplement à cause de la doctrine appelée la « doctrine de l’abrogation » ou de « la suppression ». Personnellement, je veux dire que ces islamistes suivent véritablement l’enseignement du Coran” (www.wnd.com/2011/04/282089/).
Al-Fadi a plus raison encore qu’il le pense, mais, pour le voir, il faut sortir des commentaires islamiques et entrer dans l’exégèse critique du texte. Dès 1996, en se basant sur la rupture de rythme audibledans la cantilation du verset s.5.51, Antoine Moussali avait démontré que les mots “et les naSârâ” ont été insérés après coup dans ce verset ; le but de cette interpolation était de donner au terme de naSârâ le sens de « chrétiens » qu’il n’a pas : originellement, ce terme désignait la secte des Nazaréens et seulement eux.
Dès lors, il n’y a plus lieu « d’abroger » le verset 82, puisqu’il ne disait pas que les chrétiens sont des amis des musulmans : il suffit de revenir au sens originel du texte non interpolé ! Et, effectivement, l’enseignement constant du texte coranique est d’envoyer les chrétiens en Enfer et de souhaiter leur mort.
Dans les limites qui sont les siennes c’est-à-dire celles des traditions islamiques elles-mêmes, Qur’ân: the dilemma est donc un ouvrage indispensable pour lire le Coran. On ne peut trop le recommander (au prix très modique de 21 $).
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Confessions d’un imam
Abdelrahman Marhaba
éd. de Paris, 2008.Partagé entre la fidélité au dogme de ses ancêtres et les exigences de la raison, Abdelrahman Marhaba a choisi le parti que lui inspirait sa conscience. Renonçant à la lecture littérale du Livre « descendu du ciel », il a entrepris d’étudier le Coran à la lumière de la raison.
L’ancien imam rend compte du déchirement qui a bouleversé sa vie et témoigne de la paix de l’âme et de l’esprit réconciliés.
Abdelrahman Marhaba, a fait ses études supérieures à l’université d’al-Azhar et de Fouar 1er au Caire. Après une thèse de doctorat à la Sorbonne, de retour en Egypte et au Liban, il a officié dans les mosquées en tant que prédicateur et imam et enseigné dans les universités de pays arabes. Il est auteur de plusieurs ouvrages sur la pensée arabo-islamique.
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Le prix à payer
Fadelle Joseph
Edition de l?Œuvre, 224 p.Descendant de Mahomet, Joseph Fadelle raconte sa conversion au christianisme.
Jeune Irakien, fils aîné d?une grande famille chiite et descendant du Prophète Mahomet, l?auteur était destiné à la vie aisée d?un homme d?affaires. À 23 ans, il ne peut plus échapper au service militaire qu?impose à l?époque le régime de Saddam Hussein. Son voisin de chambrée, Massoud, est chrétien. Entre les deux jeunes gens se noue une amitié paradoxale, qui n?exclut pas le débat idéologique et religieux. Étonné par la foi douce et vivante de Massoud, l?auteur cherche à la soumettre à la critique. Mais Massoud est prudent, et c?est l?auteur qui va revenir transformé à la maison. Obligé de se cacher pour vivre sa foi, sa famille finit par découvrir son secret. Une fatwa est lancée contre lui. Emprisonné, battu, banni par les siens, il quitte l?Irak pour la Jordanie. Retrouvé à Amman par ses frères et son oncle, il échappe par miracle à la mort. Leurs balles, tirées à bout portant, le blessent mais ne le tuent pas (Propos recueillis par Luc Adrian pour FC). Voir son interview dans FC
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40 coups de fouet
de Lubna Ahmad al-Hussein
(Plon, 2009) .Egalement avec Djénane Kareh Tager.
Tous les jours, des femmes sont condamnées au Soudan pour enfreinte à l’article 152 du code pénal, celui qui veille sur les mœurs. Parce que leur voile n’est pas assez couvrant ou parce qu’elles sont en tête à tête avec un homme, la « police de l’ordre publique » les conduit à l’hôpital où elles subissent un examen de virginité, puis au tribunal où les attend un jugement expéditif.
C’est au nom de toutes ces femmes que Lubna a porté son procès devant le monde entier. À travers son histoire, elle raconte ‘’histoire de son pays où l’excision des femmes reste la règle, où des préposés aux mœurs sont postés à tous les coins de rue, jusque dans l’enceinte des universités.
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Sous mon niqab
Djénane Kareh Tager
Plon, mai 2010Zeina est un nom d’emprunt.
On voit de plus en plus de musulmanes voilées dans les rues, ce qui répond à une forte pression identitaire mais aussi parfois de conscience. Beaucoup sont placées dans des dilemmes, où la violence intervient parfois.
Ce court article en donne une illustration ; il fait suite à une interview de l’auteur par RTL.
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Un Dieu qui haït
Wafa Sultan
Barnes & Noble, 2009 Il n’est pas encore traduit en françaisLe Docteur Wafa Sultan, syrienne, raconte pour la première fois son histoire, vécue dans un pays où, dit-elle, la culture est gouvernée par un dieu qui hait.
Comment une telle culture ne peut-elle être barbare ? N’importe quelle culture qui déteste les femmes ne peut aimer quoi que ce soit.
Selon Wafa, Sultan, ici se joue un combat entre la modernité et le barbarisme plus qu’un combat de religions. Pour elle, c’est l’islam qui perdra.
Condamnée par certains et louée par d’autres, Wafa Sultan désire que chacun comprenne le danger qu’encourt un dieu qui hait.
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Converties de l’islam. Témoignages
Fatima Oujibou
éd. de Paris, 2009.
Quinze témoignages bouleversants, entre autres de Nadia (née au Maroc), de Neyla (du Liban), de Faridey (d’origine iranienne), et enfin de Layla – un long témoignage pour cette enfant venue du Maroc, qui a vécu dans une famille et un milieu ultra-violents et qui a réussi à s’en échapper en faisant une maîtrise en éducation et en partant en Roumanie… tandis que Dieu l’accompagnait et se manifestait de mille manières.
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Fier d’être arabe et chrétien
saïd oujibou
Editions Première Partie, 2010Ce livre est un entretien avec le journaliste Paul Ohlott, qui soulève des questions brûlantes d’actualité :
Est-il facile pour un » ex-musulman » de s’intégrer dans la communauté chrétienne ? Doit-on s’alarmer de la place de plus en plus grande que prend l’Islam en France ? Pourquoi certains Français se donnent-ils à l’Islam ? Pourquoi les chrétiens ne sont-ils pas acteurs dans ces quartiers où la vie est souvent difficile ?
Saïd explique également pourquoi l’Evangile est l’unique solution pour les banlieues.
À lire également l’interview très instructive qu’il a donnée dans Famille chrétienne.
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Saïd Oujibou a aussi sorti un DVD en 2006 (de 55 mn) où il raconte, sur un ton parfois alliant l’humour, l’émotion et la sincérité à fleur de peau, son histoire et sa conversion : Liberté, Egalité, Couscous.
On le trouve dans les bonnes librairies chrétiennes ou i c i. Des extraits et autres sont disponibles i c i (35 mn).
Saïd, arrive tout petit avec sa famille dans une ville de province de France, où leur nouvelle vie leur apporte confort, mais aussi déracinement et amertume. Il se tourne alors, avec sa famille, vers l’Islam, mais cela ne nourrit pas sa faim spirituelle et l’amène dans un désespoir où il se livre à toutes sortes d’excès. C’est sur ce chemin de désespérance qu’il rencontre le Christ, et tout son être et sa vie en sont bouleversés et métamorphosés. Il est aujourd’hui pasteur évangélique et consultant en violence urbaine.
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Le Christ s’est arrêté à Tizi-Ouzou.
Enquête sur les conversions en terre d’islam
Salah Guemriche
Paris, Denoël, janvier 2011.
Le phénomène des conversions au christianisme au Maghreb est suffisamment important pour que Salah Guemriche, journaliste kabyle résidant en France depuis plus de trente ans, en fasse un livre. Il a enquêté également en Espagne et en France. Depuis la fin du XXe siècle, ces convertis sont de plus en plus nombreux et constituent aujourd’hui un véritable phénomène, malgré l’accusation d’apostasie et la » mort civique » qu’ils risquent de la part de leur famille et société.
L‘auteur, qui est un genre de musulman laïc, a tendance à analyser les témoignages en terme sociologiques et politiques ; par exemple, il prétend que des conversions seraient dues à l’espoir d’avoir des papiers pour quitter le pays, comme on l’entend dire dans la propagande islamique en Algérie – ce qui, en réalité, explique ces rares cas, car cela n’a jamais été un critère pour la République française (ce qui est bien dommage pour la France).
Il a donné une interview sur interview sur France Inter. Il est peut-être plus intéressant d’entendre les Kabyles eux-mêmes.
salut!pourquoi ne donnez-vous pas les écritures exactes du coran a vos lecteurs (exemple:S5V82).cherchez-vous a tromper les genres,a votre place,je chercherais a être positif.bye!!!
Qui trompe qui ? Beaucoup de musulmans croient que certaines choses se trouvent dans le Coran alors qu’elles ne s’y trouvent pas, et inversement croient que le Coran dit certaines choses alors qu’il ne les dit pas. Le verset 61,4 est cité littéralement plus haut, on ne peut le nier. Dans d’autres versets, Dieu est supposé assumer les meurtres commis en Son nom, par exemple en ces deux versets :
“Allez jusqu’à les tuer (3e forme, qâtala). Dieu, par vos mains, les châtiera, les couvrira d’ignominie, vous donnera la victoire sur eux et raffermira le courage d’un peuple croyant” (s.9,14).
“Ce n’est pas vous qui les avez tués mais au contraire Dieu qui les a tués. Et lorsque tu lançais [un trait], ce n’est pas toi qui lançais mais au contraire Dieu qui lançait” (s.8,17).
Bien sûr, on peut citer s.5,82 parce qu’on y lit une déclaration sympathique à l’égard des chrétiens, dans un verset qui est très anti-juif, :
“Tu trouveras certainement que les ennemis les plus acharnés des croyants sont les Juifs et ceux qui associent. Et tu trouveras certes que les plus proches des croyants sont ceux qui disent : “Nous sommes Nazaréens”” (s.5,82).
Cependant : -1- On lit un peu plus haut dans la même sourate :
“Ô les croyants ! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Nazaréens; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Dieu ne guide certes pas les gens injustes” (s.5,51).
SI le mot arabe « naçâra » (Nazaréens) désigne les chrétiens, alors, le verset 51 les maudit autant que les Juifs (visés au verset 82).
-2- SI en revanche « naçâra » ne désigne pas les chrétiens, alors les versets ont un autre sens, tout en restant très anti-juifs… et le verset 51 révèle l’introduction d’un ajout.
Sur cette question, voir lemessieetsonprophete.com/annexes/Ahl-al-Kitab_%27gens-du-livre%27.htm à partir du § 6.
Bref, beaucoup de musulmans méconnaissent le Coran. Heureusement sans doute.