Prier pour le concile panorthodoxe de Crète
Prier pour le concile panorthodoxe de Crète
Le concile panorthodoxe ne pouvant se tenir dans la Turquie du dictateur islamiste Erdogan, il est organisé en Crète, à l’Académie orthodoxe de Kolymbari du 16 au 27 juin 2016. Il s’agit d’un évènement historique de premier plan (le dernier concile œcuménique reconnu par l’ensemble des 14 Eglises orthodoxes remonte à 787 !).
Le mouvement vers un concile panorthodoxe commence au début du XXe siècle, avec des encycliques du patriarche œcuménique Joachim lll, en 1902 et 1904. Plusieurs conférences et rencontres ponctuent les cinquante années qui suivent, jusqu’à l’encyclique du patriarche Athénagoras Ier de 1952, puis la Conférence panorthodoxe de Rhodes, en 1961.
La nécessité d’un tel Concile est évidente : les Eglises des quatre Patriarcats de l’Est de l’empire romain, Jérusalem, Antioche, Constantinople et Alexandrie, qui sont à l’origine de toutes Eglises orthodoxes, vivent aujourd’hui des situations de minorités dans leur pays, tandis que la majorité de leurs fidèles relèvent d’Eglises-filles, souvent devenues autocéphales. Autre paradoxe : la liberté a été rendue aux chrétiens de l’ex-empire soviétique dans le même temps où les persécutions reprenaient dans les zones des quatre patriarcats orthodoxes – et elles n’ont fait qu’empirer depuis lors.
Les Eglises orthodoxes comptent environ 510 évêques diocésains exerçant une charge pastorale ; si l’on y ajoute 200 évêques vicaires, cela fait un peu plus de 700 participants théoriques au Concile de Crète : un vrai défi !
Dans un projet aux enjeux si importants, au delà même des Eglises officiellement orthodoxes, on ne sera pas étonné du fait que des tentatives de déviations apparaissent dès sa préparation. C’est ainsi qu’on a relevé un signe de confusion entre œcuménisme et spiritualisme interreligieux.
EEChO prône les vrais dialogues (il est question ici de l’islam et du judaïsme), mais sur des bases véritables, celles de l’histoire et en lien avec la Révélation qui non seulement nous donne le sens de l’histoire, précisément, mais qui est intervenue dans son cours et l’a changée. Le spiritualisme syncrétiste que vise le P. orthodoxe Anastasios Gotsopoulos est un vrai danger, hélas pas nouveau. Notre prière accompagne ce Concile en vue de sa réussite, entre les écueils en tout genre. La lettre du P. Antanasios est une intention de prière :
Au Secrétariat du Saint et Grand Concile Orthodoxe
Au Secrétariat Pan-orthodoxe du Saint et Grand Concile de l’Eglise Orthodoxe à Genève.
Patras le 20 mai 2016
À Sa Toute-Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée de Constantinople,
Aux Très Révérends Hiérarques des différentes Saintes Églises Orthodoxes.
Eminences, Révérends Pères,
J’attire respectueusement votre attention sur ce qui suit:
1. A l’entrée principale des installations de l’Académie orthodoxe de Crète [OAC] et juste devant la chapelle de l’académie, où le Saint et Grand Concile de l’Eglise Orthodoxe se réunira en juin prochain, un vitrail de R. Bleninger est exposé (œuvre rendue pour le projet Face à Face de l’OAC).
Comme on peut le voir sur les photos ci-jointes, cette œuvre représente trois silhouettes humaines parmi les flammes, qui, apparemment, figurent l’humanité lasse dans la fournaise de la vie. Ces trois personnes ont les mains levées en signe de supplication vers des symboles religieux: l’une d’entre elles vers la Croix du Seigneur, l’autre vers un croissant de lune (à gauche de la Croix) et la troisième vers l’étoile de David (un hexagramme, à droite de la Croix )!
La Croix du Seigneur et les deux symboles des « religions monothéistes » (le croissant de lune et l’hexagramme) sont disposés et connectés en une unité conjecturale par un arc en ciel, symbole par excellence du Nouvel Age.
Il est tout à fait évident que cette pièce symbolise d’une manière claire et sans équivoque le syncrétisme inter-religieux de l’œcuménisme. Dans un endroit qui est maintenant le lieu officiel de l’Académie Orthodoxe de Crète, qui a été érigé pour être un témoin de l’Orthodoxie, qui est, un témoin de la «folie» et de la «pierre d’achoppement» de la Croix du Christ (voir 1 Cor. 1 : 18-25), la «parole de la Croix» est assimilée à ce que le croissant et l’étoile de David expriment!
On ne rencontre une telle créativité «artistique» et des œuvres avec ce type de contenu occulte profond, que dans les principaux bureaux de la Société Théosophique (de l’occultiste H. P. Blavatsky) à Adyar, en Inde [NDLR: pas besoin d’aller si loin, en France par exemple] !
Il est déplorable que, à l’entrée principale et directement à l’extérieur de la chapelle d’un institution ecclésiastique orthodoxe, qui est sous l’égide du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, on puisse trouver la théorie blasphématoire des prétendues «religions abrahamiques» grossièrement et effrontément affichées.
En outre, ce travail syncrétique irrévérencieux a été imprimé sur des cartes postales par l’Académie orthodoxe (voir ci-dessous) !
Malheureusement, l’absence totale, dans la grande salle principale, d’une icône de Jésus-Christ dans l’Académie Orthodoxe de Crète laisse l’attente du Rédempteur en suspens et inassouvie, Lui qui est venu et a été sacrifié afin de libérer «Prométhée» des liens. En effet, quel dommage! Que deux mille ans après le sacrifice de notre Seigneur, le malheureux «Prométhée» reste sans avoir goûté à la rédemption du Verbe incarné de Dieu… et que cela soit représenté dans un endroit qui devrait proclamer, même à travers l’utilisation de symboles, le témoignage de l’Orthodoxie, qui est l’exhaustivité et l’unicité du salut de l’homme déchu par Jésus-Christ.
Humblement Père Anastasios