Pour l’avenir de la foi
Pour l’avenir de la foi
Le 20 octobre 2024, 11 martyrs ont été canonisés à Rome : 8 Franciscains et 3 laïcs maronites assassinés la nuit du 9 au 10 juillet 1860 dans le monastère du quartier chrétien de Damas. Le contexte était la vague d’assassinats de 6 000 chrétiens de la ville en raison de leur foi, tandis qu’ailleurs, au Liban, près de 20 000 autres chrétiens étaient tués (essentiellement par les Druzes). C’est ce fait historique qui a déclenché l’expédition française au Liban, et aussi qui a marqué le début de l’exode des chrétiens d’Orient vers l’Europe.
Quand on parle de martyrs, c’est-à-dire de « témoins » selon l’étymologie grecque, les chrétiens parlent de ceux qui ont donné leur vie en témoignage de leur foi en Jésus et de leur charité. En islam, la définition est toute autre : le martyr ou témoin (shadid) est celui qui meurt en combattant les non-musulmans (ou les mauvais musulmans) – pour la cause de Dieu qu’est l’islam. C’est dit déjà dans le Coran, au seul endroit où le verbe aimer est utilisé positivement avec Dieu pour sujet (dans les autres occurrences, il est question de ceux que Dieu n’aime pas, et la liste est longue…) : « Dieu aime ceux qui vont jusqu’à tuer sur son chemin (= pour Sa cause) » (sourate 61,4). En conséquence, le Paradis est garanti au « martyr » ; autrement, aux autres, rien n’est garanti …
Nous sommes face à un système de pensée logique et fermé, et les gentilles propositions de la foi, quoiqu’elles permettent des conversions qui nous réjouissent beaucoup, ne changeront rien au système comme tel. Le problème n’est pas simplement individuel, et c’est tout le peuple chrétien et la société qui subissent les conséquences de ce système idéologico-religieux – non sans le soutien des « élites » au pouvoir au niveau européen depuis la Résolution de Strasbourg de 1975 [1]. En France, un courageux journaliste, Etienne Delarcher, a mené une enquête en se faisant passer pour un jeune converti ; il a assisté aux prières, écouté les prêches des recteurs ou imams, puis les a questionnés (Au cœur de l’Islam de France – Trois ans d’infiltration dans 70 mosquées, Rocher, 2024). Son constat est là : en France (et en Europe), « la radicalité n’est pas réservée à quelques fidèles et à une poignée de lieux de culte ».
Si on aime les musulmans, ne devrait-on pas œuvrer pour que se lézarde le couvercle d’oppression qui pèse sur eux ? Les jeunes salafistes qui se forment et qui réfléchissent n’ont-ils pas droit à avoir des réponses à leurs questions ? Les chrétiens ne doivent-ils pas chercher à convaincre, comme on l’entend dire ?
Car la charité vraie ne se préoccupe pas seulement de situations néfastes plus ou moins individuelles mais aussi des causes de ces situations. Et cela vaut aussi (ou d’abord ?) au plan spirituel. Comme d’autres post-christianismes, l’islam cache ses véritables origines à ses adeptes, et la quasi-divinisation du Coran et de son présumé transmetteur « prophétique » bloque le rayonnement du message chrétien : l’islam se place au-dessus du christianisme.
La question n’est pas de savoir ce qui est au-dessus ou pas, mais ce qui est premier : la Révélation, que les chrétiens ne connaissent pas bien. C’est à la lumière de la Révélation que l’on comprend les dérives, ainsi que de nombreux aspects du monde actuel. Pour la redécouvrir, deux axes sont à suivre en priorité : l’intériorisation de la Parole (par l’apprentissage par cœur), et un enseignement double sur la rencontre de Jésus, car il y a deux aspects complémentaires l’un de l’autre :
- la rencontre personnelle, expérimentée dans la vie des chrétiens et fortement dans celle des convertis, qui prépare à celle du mystère de la mort : là, sauf pour ceux qui commis le péché contre l’Esprit et qui fuient immédiatement la lumière dès leur sortie de la vie terrestre, et sauf aussi les saints que les anges viennent chercher, un passage s’ouvre dans lequel se profile la rencontre du Christ, face auquel le salut est définitivement acquis ou perdu (à travers ce qu’on a appelé grossièrement un « jugement » et qui devrait s’appeler plutôt un positionnement) ;
- la rencontre lors de sa manifestation dans la gloire, c’est-à-dire quand tous ceux qui seront sur terre à ce moment-là le verront (mais auparavant, il y aura eu l’anti-christ), à la suite de quoi les promesses de royauté du Christ pourront devenir réalité (en vue d’une réalisation ultime, hors du temps, Rm 8).
Ces deux axes forment les deux grande lacunes du christianisme occidental et de la crise actuelle. Tant que ces lacunes ne seront pas comblées, les fondements de la foi et de l’espérance manqueront au point de rendre très difficile la transmission de la foi : cette transmission se réduit alors au témoignage du ressenti subjectif de chacun. Il n’y a plus de place pour l’adhésion de l’intelligence au Christ, adhésion sur laquelle lui-même, en Lc 12,29, insiste en ajoutant le terme « intelligence » (araméen re‘yânâk) à la citation qu’il fait de Dt 6,5 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ». Jésus avait ses raisons d’ajouter l’intelligence à cette énumération. Sans intelligence de la foi, les gens sont laissés à la puissance des mensonges et des propagandes, y compris religieuses.
Par rapport aux populations plus ou moins musulmanes qui sont venues en Europe quelquefois comme réfugiées et souvent attirées par l’argent facile, dans un regard de foi, il convient de se dire également que Dieu a permis qu’elles soient là pour être évangélisées, même si tout la coercition de l’Etat « laïc » cherche à l’empêcher. C’est aussi une question de survie pour l’Europe.
Le service qu’offre EEChO en matière de recherche et de formation est donc unique, en retournant aux sources !
Réjouissons-nous déjà des nombreux témoignages de convertis (on en trouve déjà un bouleversant dans le Bulletin 71 bis par exemple, en p.4, extrait de : Qui suis-je pour ne pas pardonner ? Témoignage d’une convertie de l’islam, 2016, 64 pages, sur Amazon). Tout récemment, ces buzz : un Iranien découvre le Christ , ou irans-jesus-revolution-mosques-close-1-million-muslims-accept-christ et Bruno (ex-salafiste marocain) interviewé par Saïd Oujibou : là, il explique les blocages qui rendent si difficiles la conversion d’un musulman très formé, retrace son cheminement et rapporte aussi comment, salafiste, il a converti des centaines de chrétiens à l’islam par ses arguments ![2] L’intelligence est faite pour découvrir la vérité, mais les forces occultes trompent facilement notre esprit. Enfin, il parle de l’importance de la Venue de Jésus !
Edouard-M. Gallez
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[1] Voici, en anglais, les principaux passages qui actent l’interdiction d’intégrer les immigrés musulmans dans les cultures européennes, c’est-à-dire qui instaurent l’islamisation de l’Europe (car sous « Arab culture », il faut comprendre « Islamic culture ») ; de plus, il est question d’accorder aux « immigrants » tous les droits des Européens sans restriction, mais aucun engagement ne leur est demandé en retour, à respecter les habitants, leurs coutumes, etc. Il est permis de penser que les donneurs d’ordre de ces instructions n’étaient pas européens, et pas obligatoirement américains non plus :
“The Association calls on European governments to improve legal regulations concerning the freedom of travel and the protection of the basic rights of immigrant workers in Europe which should be equivalent to those of citizens of the countries concerned. […]
- recognising the historic contribution of Arab culture to European development,
- emphasising the contribution which Arab culture can still give to European countries especially in the field of human values,
- regretting the relative neglect of the teaching of Arab culture and Arabic in Europe and looking forward to its development,
- hoping that European governments will help Arab countries to create the resources needed for the participation of immigrant workers and their families in Arab culture and religious life,
- Calls on the governments of the Nine to approach the cultural aspect of the Euro-Arab dialogue in a constructive spirit and to give a higher priority to the popularisation of Arab culture in Europe.”
[2] La virulence islamique ne se manifeste pas que dans des dégradations ou destructions d’églises, il convient de mettre en cause l’idéologie qui conduit à cette violence :
–Un jeune Saoudien suivi par plus de 108 millions de personnes rentre dans une église… https://x.com/PortugalActus/status/1835012010565570782 Ce saoudien de visite en France, entre dans une église, souhaite la mort à une chrétienne, menace de vouloir détruire les croix et de s’en prendre à la sœur chrétienne.
–Récemment ailleurs : https://aed-france.org/voyage-du-pape-lautre-face-de-lindonesie/ ; www.persecution.com/stories/former-iran-prisoner-i-never-regret-my-testimony-for-christ/ ;
https://aed-france.org/pakistan-appel-desespere-en-faveur-dun-chretien-condamne-a-mort/ .