"Nazaréens" dans le Coran : chrétiens ou pas chrétiens ? Mise à jour
La contradiction formelle de la sourate 5 al-Mâ’idah
Dans le Coran, le terme de « naṣârâ » apparaît dix fois après le terme de yahûd (juifs rabbiniques) ; à cette place, il ne peut logiquement signifier que « chrétiens » – ce qui répond à la théologie islamique qui présente les uns et les autres sous un même chapeau (celui des juifs et des chrétiens qui ont respectivement reçu une révélation mais qui l’auraient déformée).
__Cependant, dans les autres occurrences de ce terme (sans proximité avec celui de yahûd), sa signification apparaît autre – et manifestement pas celle de « chrétiens » . D’ailleurs, de nombreux traducteurs rendent alors le terme par nazaréens en français (en transcrivant le ṣ en z). Le même terme aurait donc deux significations ?
Car il s’agit bien de deux sens différents : les chrétiens ne se sont jamais appelés nazaréens – sauf durant les dix premières années (ce sont des séparés des chrétiens apostoliques et très opposés à la tradition des apôtres qui se sont approprié ce nom).
__Cette divergence de sens est-elle l’explication de la contradiction qui apparaît, dans la sourate 5, entre un verset où les naṣârâ apparaissent comme alliés-amis des vrais croyants (les musulmans) et un autre verset où ils sont des ennemis ? Cette explication avait échappé longtemps aux chercheurs jusqu’à ce qu’Antoine Moussali en trouve la clef.
__Pour beaucoup, il s’agit encore d’une découverte dont on parle peu, sans doute parce qu’elle malmène un dogme : celui de l’intangibilité du texte coranique. Or, dans son histoire, celui-ci a subi des manipulations, dont l’une, précisément dans la sourate 5, est décelable à l’audition (c’est-à-dire selon l’oralité).
Une contradiction formelle existe entre le v.82 et le v.51 de la sourate 5 à propos des naṣârâ :
“Ô les croyants ! Ne prenez pas pour « amis » (waly, allié) les juifs et les naṣârâ : ils sont « amis » les uns des autres” (5:51)
alors qu’on lit plus loin :
“Tu trouveras que les « amis » les plus proches des croyants sont ceux qui disent : Nous sommes naṣârâ” (5:82).
La contradiction est si forte qu’en ce dernier verset, « naṣârâ » est rendu par « Nazaréens » par beaucoup de traducteurs, tandis qu’ils traduisent par « Chrétiens » au verset 51. En 1998 déjà, Antoine Moussali avait indiqué la solution de cette contradiction [1]. Quelle est-elle ?
Le problème doit se situer au verset 5:51, qui est particulièrement absurde : comment peut-on prétendre que les Juifs et les Chrétiens sont amis ou alliés “les uns des autres” ?
En fait, si là le terme de « naṣârâ » signifie « chrétiens », c’est simplement parce qu’il est placé après celui de yahûd (juifs) et qu’il est mis en parallèle avec lui. Mais cette situation, qui crée une absurdité dans la suite du verset, est-elle originelle ?
Une difficulté technique doit attirer notre attention. La psalmodie du passage laisse apparaître une rupture de rythme et un déséquilibre qui disparaissent si l’on omet “et les naṣârâ ” (wa n-naṣârâ). Le texte équilibré est alors le suivant :
“Ô les croyants ! Ne prenez pas pour amis les juifs : ils sont amis les uns des autres” (5:51).
Le verset redevient clair, sensé et cohérent. Et la contradiction avec le verset 82 disparaît. Cela fait donc trois raisons convergentes indiquant qu’il s’agit d’un ajout. Au point de vue de la science exégétique, cette conclusion ne laisse pas de place au doute.
Or, un tel ajout impliquant le terme de naṣârâ n’est pas unique.
Sur les 14 occurrences du mot (dont une au singulier, naṣrâni, en 3:67), 4 sont originelles et 10 ont été rajoutées. En chacun de ces 10 cas, ce terme apparaît après celui de Yahūd (ou yahūdiy au singulier en 3:67) ; il s’agit chaque fois d’ajouts.
Exemples : et /ou [les] nasârâ (perceptibles à l’audition) : sourates 2:111 (ou n.) ; 2,113 (avec la suite : et les n. disent : les juifs ne tiennent sur rien) ; 2:120 (et les n.) ; 2:135 (ou n.) ; 2,140 (ou n.) ; 5,18 (et les n.).
Au verset 2:135, l’introduction de “ou naṣârâ” après “soyez juifs” apparaît spécialement absurde ; elle amène à lire que les “fils d’Abraham” recommandent d’être “juifs ou chrétiens” ! Sans l’ajout, le verset redevient sensé :
“Ils (les fils d’Abraham, cf. 2:133) ont dit : Soyez juifs (hûd, c’est-à-dire “d’ethnie juive”), vous serez sur la bonne voie. Dis : Non, [suivez] la religion (millah) d’Abraham, en ḥanîf-s” (2:135).
La polémique coranique est fine : ce qui sauve n’est pas le fait d’être juif mais de croire comme Abraham.
Ce verset 2:135 doit être mis en relation avec un autre qui lui est proche, 3:67 qui doit être débarrassé lui aussi de son ajout (“et pas un naṣrânî”), ce qui donne alors :
“Abraham ne fut pas un juif mais au contraire il fut un ḥanîf soumis (muslim)” (3:67).
Ces deux versets 2:135 et 3:67 veulent dire qu’Abraham n’était pas juif puisqu’il est lui-même le père des juifs, et que ceux-ci, tout en se prévalant de ce qu’ils sont, n’ont pas été fidèles à la religion de ce père soumis à Dieu (muslim). Une telle idée est présente dans les évangiles (par exemple en Mt 3:9 parall. Lc 3:8) ; mais ici s’ajoute une dose d’ironie car Abraham est donné en modèle du ḥanîf.
Il faut comprendre le cadre de ces polémiques anti-judaïques que l’on trouve un peu partout dans le Coran, un cadre qui est évidemment antérieur au texte coranique. Dans les Talmud-s, le terme ḥanef désigne un hérétique et équivaut à mîn [2]. En présentant Abraham comme un “hérétique soumis”, expliquait Jacqueline Genot (décédée en 2004), ces deux versets coraniques retournent contre le judaïsme rabbinique la condamnation de ceux qu’il considère comme hérétiques – et en particulier de ceux que la tradition patristique connaît sous le nom de nazaréens précisément –: si nous sommes des hérétiques, disent ceux-ci, alors Abraham l’était avant nous : les hérétiques infidèles, c’est vous !
On ne peut pas comprendre des polémiques du Coran sans connaître son soubassement hébraïque et son contexte judéo-araméen si présents dans la pensée des véritables instigateurs de l’islam. Le texte coranique, dûment analysé selon la rigueur exégétique, révèle bien des secrets – et pas seulement des histoires d’interpolations ou autres manipulations subies.
_Il révèle notamment le fait que, s’il parle des chrétiens, ce n’est originellement pas sous l’appellation de naṣârâ (que les chrétiens n’ont d’ailleurs jamais portée).
_Et s’il paraît les désigner aujourd’hui sous cette appellation (que les musulmans utilisent à la place de masîhiyûn qui signifie « chrétiens » en arabe et que les chrétiens arabes utilisent depuis le temps des apôtres), c’est pour une raison impérieuse : faire disparaître le souvenir des vrais naṣâra– « nazaréens » en allant jusqu’à réattribuer à d’autres leur nom [3]. Un tel enjeu valait le risque d’introduire une contradiction formelle dans la sourate 5.
Edouard-M. Gallez
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[1] Interrogations d’un ami des musulmans, in COLL., Vivre avec l’Islam ?, Versailles, 1997, p.235-240.
[2] Pluriel : ḥanefîm ou ḥanupa, cf. Talmud Babli, traités Sanh. 103a ou Sota 41b.
[3] Voir par exemple https://www.scribd.com/fullscreen/243467849?access_key=key-7J0IKgkI79OCn5zz12Cw&allow_share=true&escape=false&view_mode=scroll p. 41.
VOIR AUSSI : ♦ https://www.eecho.fr/islamologie-le-voile-se-dechire ,
♦ www.lemessieetsonprophete.com ,
♦ www.legrandsecretdelislam.com .
je ne saisi pas tout à fait le raisonnement car au point de vue du sens dire
« Ne prenez pas pour amis les juifs : ils sont amis les uns des autres »
me semble un truisme pour une communauté prise dans son ensemble.
pouvez-vous m’éclairer ?
merci
Ce n’est pas un truisme (en 5:51). Le mot waliy veut dire plus qu’ami : aussi allié, et aussi dans le sens péjoratif où l’on se tient les uns les autres.
Ainsi, l’expression ba‛ḍuhum ’awliyā’u ba‛ḍin n’est pas facile à rendre.
« Ne prenez pas pour alliés/amis les Juifs, les seuls alliés/amis qu’ils agréent, ce sont eux-mêmes ! »
En fait il n’y pas de contradiction dans entre ces deux Sourates, mais une confusion qui existe même chez les chrétiens. Cette confusion est apparente au niveau linguistique. Nasârã qui est traduit par “chrétien” est une erreur. Le vrai thème est Nazaréen. Cette confusion qui se retrouve également chez les chrétiens est en fait que Nazaréen n’est pas autre chose qu’un habitant de Nazareth. Grave erreur de leurs parts, car Nazaréen et en vérité” Naziréen” qui est une personne qui avait fait vœu de Nazireat (lives des Nombres chapitres 6 dans la Bible) . C’était eux qui étaient ces fameux “amis” dont parle la Sourate.
@JerryDomond : Vous faites une confusion entre nazir (avec un « z » – celui qui a fait un voeu) et nasara (avec un « ts », un tsaadé ou saad – comme dans le qualificatif de Jésus). Ce sont deux racines et deux significations différentes.
Désolé, mais il y a donc bien une grosse contradiction dans la sourate 5.
Je ne comprends pas…
Selon ma traduction les versets 56 « Ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens… » et 85 » Tu reconnaitras que ceux qui nourrissent la haine la plus violente contre les croyants sont les juifs et les idolâtres et que ceux qui sont les plus disposés à les aimer sont ceux qui se disent chrétiens: c’est parce qu’ils ont des prêtres et des moines, hommes exempts de tout orgueil »
Donc il ne s’agit pas de contradiction mais de deux approches différentes…
Si vous ne comprenez pas, regardez ci-dessous.
J’ai compris la même chose que vous. Il n’y a pas de contradiction dans ces deux versets.
Cette traduction est odieusement trompeuse. Il s’agit deux fois du même mot.
Voilà comment les islamistes enfument ceux qui ne vérifient pas en arabe ou dans des traductions moins tronquées !
Mises au point utiles par rapport aux travaux de Sami Aldeeb
Le webmaster m’a transmis ce commentaire important autant par sa longueur que par son contenu ; il aborde divers points, d’où la nécessité de saisir cette opportunité pour répondre en séparant les différents points.
Par principe, je m’abstiens de critiquer des amis et préfère mettre en avant les points qui, me semble-t-il, font avancer la recherche. Et il y en a dans le travail de Sami Awad ALDEEB, qui est un grand juriste suisse et spécialiste du droit islamique au regard des droits européens.
Cependant, le principe même de l’exégèse, coranique ou autre, est de ne pas lire le texte qu’on étudie avec ce qu’on appelle une « précompréhension », c’est-à-dire avec l’idée qu’on a à l’avance de ce qu’il veut dire… selon ce que les commentaires musulmans en disent (Sami Aldeeb est un bon spécialiste aussi des commentateurs musulmans – voir ses publications).
Car alors, on ne le lit plus le texte pour ce qui s’y trouve écrit.
Tel est le problème que rencontrent ses traductions, fondées sur les compréhensions islamiques des textes. Si le but est de faire ressortir des contradictions entre ces diverses compréhensions, la démarche est valide : il s’agit d’une démarche d’historien des idées. Beaucoup de chrétiens d’Orient ont fait ainsi, et depuis longtemps. Mais il ne s’agit pas d’exégèse.
Par ailleurs, attribuer les sourates du Coran à Mohammed constitue une soumission au dogme islamique qu’aucun islamologue sérieux ne peut accepter. Je renvoie ici au site http://www.lemessieetsonprophete.com.
On peut déplorer aussi la supposée distinction entre sourates mecquoises et sourates médinoises (indiquées par Sami Aldeeb par un H pour Hégire) ; elle ne repose sur rien.
L’exégèse historico-critique, c’est l’effort de repartir du texte, et de se libérer des interprétations délirantes qu’ont imaginées les commentateurs islamiques.
Bien entendu, à l’heure actuelle, il n’existe pas de classification chronologique des sourates (dont certaines sont des patchworks). Elles émanent probablement d’époques mais aussi d’auteurs très divers, ce qui sera long à reconstituer.
Fr. Sweydan écrit :
La traduction proposée par Sami Aldeeb tend à conformer le texte à la lecture traditionnelle islamique. On lit :
Pourquoi écrire : “les gens oppresseurs” sinon pour faire disparaître la contradiction avec ce qui précède ? Il est question en effet de deux peuples, celui des juifs-yahûd et celui des « chrétiens »-nasârâ, et non pas d’un seul !
On perçoit alors que le reproche signifié par le verbe kafara se rapporte aux juifs-yahûd, tandis que les chrétiens, eux, sont visés par le reproche d’associer (Jésus et l’Esprit Saint) à Dieu.
Il s’agit d’une habile dialectique que bâtit le prédicateur. S’adressant à des Arabes, il leur explique que leurs alliés sont les Nazaréens, car ils sont les vrais croyants au-dessus des groupes rivaux des juifs-kafareurs et des chrétiens-associateurs (ceci est repris et développé de nombreuses fois dans le Coran).
Or cette dialectique est la signature de ceux qui prétendent avoir la vraie foi et qui renvoient dos à dos d’une part les juifs-yahûd et les associationnistes (ce qui est la manière coranique d’appeler les chrétiens – en fait, elle est bien antérieure au Coran : on la trouve par exemple dans divers textes polémiques juifs).
Cette clef de lecture est capitale pour la compréhension du sens premier des composants coraniques (leur sens n’a pas nécessairement changé radicalement mais il s’est beaucoup obscurci à cause des manipulations et des lectures erronées subies).
Pour une traduction littérale et assez fiable du texte coranique, reportez-vous à celle de Hamidullah.
J’y renvoie aussi mais sans tronquer la traduction qui est celle-ci :
« Assurément, ceux qui ont cru, ceux qui judaïsent (al-ladîna hâdû), les nazaréens et les sabéens, quiconque a cru en Dieu et au jour dernier et fait une œuvre vertueuse, auront leur salaire auprès de leur Seigneur. »
« Ceux qui judaïsent » et « les juifs-yahûd », ce n’est pas pareil ! Partout dans le Coran, les juifs-yahûd sont voués à l’enfer (et les chrétiens-associateurs aussi), alors qu’ici les groupes mentionnés sont dits mériter le Paradis. Très probablement, l’expression « ceux qui judaïsent » comprend les groupes qui sont énumérés ensuite : les Nazaréens (qui sont hûd, c’est-à-dire des hébréo-araméens), les Sabéens (qui le sont probablement aussi), et ceux qui s’agrègent aux « vrais croyants » par la foi et les pratiques. Tous ceux-là qui partagent la foi des Nazaréens méritent d’être sauvés, indique le prédicateur qui a une sympathie envers les Sabéens (elle peut se comprendre de la part d’un Nazaréen justement).
Et cela précisément à l’exclusion des yahûd, un terme qui désigne les hûd de religion rabbinique, qui, eux, sont voués eux à l’enfer.
Au reste, on trouve le terme de « judaïser » dans la Bible, en Esther 8,17 par exemple : les ha-yâhad sont ceux qui suivent la foi et les pratiques hébreues sans être agrégés encore au peuple. .
Là, je crains que ce soit du n’importe quoi.
Comment Sami Aldeeb sait-il que le prédicateur s’inspire de Mt 2:23 (où le terme de Nasraya en araméen est simplement mis en rapport avec le nom de la ville de Nazareth – donc sans lien avec les chrétiens) ou de Actes 2:22 ?
Il croit que le terme de chrétiens désignerait des ex-païens, alors que tous les chrétiens sont alors des juifs (rares sont les exceptions), qui se convertissent en masse à la suite de la prédication des apôtres, surtout dans la diaspora (majoritaire déjà à l’époque !).
Je tiens de Monsieur Habib Tawa une suggestion probablement très juste concernant l’appellation de « messiens » (en grec : « chrétiens ») prise à Antioche : cette ville est très proche des territoires habitées par des tribus nazaréennes (les Romains les mentionnent sous le nom de Nazareni). Pour s’en distinguer, les disciples de Jésus Messie, tous hébreux, se sont appelés là ou ont été appelés là (les Actes ne précisent pas) des « messiens ». La solution la plus simple est souvent la plus vraie.
Quant au sens de l’appellation première de nazaréens pour les disciples de Jésus, vu que 6 significations ou nuances différentes sont possibles, on reste perplexe. Pourquoi Pilate a-t-il écrit « Jésus le nazaréen » au dessus de la croix – manifestement pour se moquer et se désolidariser des chefs juifs -? La réponse s’est estompée avec le temps. Pour ma part, avec Pierre Perrier, je penche pour une signification à connotation royale (la racine nsr se retrouve par exemple dans le nom du roi des rois babylonien AssurNASÎRpal).
Et quant au fait que,après 70, les contrefacteurs de la foi apostolique messianistes ont repris l’appellation de Nazaréens à leur compte, j’invite instamment à lire Le messie et son prophète, 1100 pages et 1659 notes (Sami Aldeeb a-t-il lu cette étude ?).
On en a tiré une présentation historique résumée, qu’on peut lire sur http://legrandsecretdelislam.com.
Merci au commentateur.
Pour un musicien un peu familier des psalmodies arabes, ce n’est pas une impression mais une évidence. Je demanderai que soit mis en ligne le passage chanté par un muezzin (avec puis sans l’ajout).
La conclusion d’un gros paquet d’erreurs ne peut qu’en être.
Je rappelle à Fr. Sweydan que les judéo-chrétiens sont les chrétiens, les non-juifs s’étant agrégés peu à peu et par après. Si on a lu Le messie et son prophète ou si on connaît nos frères chrétiens assyro-chaldéens, on sait que la religion hébraïque s’est continuée dans les communautés chrétiennes, surtout celles qui ont gardé la langue de Jésus et des apôtres (et bien d’autres choses aussi).
Le dogme « juif = juif rabbinique actuel » et « chrétien = ex-païen » relève de la propagande voltairienne (elle est sans doute antérieure à ce sinistre littérateur).
Le drame, c’est que ce dogme anti-historique et dévastateur pour la compréhension de la foi est enseigné aussi dans les séminaires.
Non point.
Le texte original de la sourate 5 ne parle pas de chrétiens au verset 51.
Et sans les bricolages et les lectures tronquées imposés au texte coranique, on voit très clairement que le(s) prédicateur(s) à l’oeuvre oppose(nt) les Nazaréens (ils en sont eux-mêmes) aux chrétiens-asociateurs, ainsi qu’aux juifs-yahûd.
L’exégèse est une discipline scientifique qui demande un minimum de rigueur.
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Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse, mais elle est, malheureusement, assez indigeste et je dois vous relire parfois trois fois avant que je ne vous aie compris. J’ai lu votre livre, ‘le Messie et son prophète’ ainsi que la traduction du Coran par M Aldeeb. Elle est très, très belle, et très agréable à lire mais comme vous le remarquez à juste titre, elle ne fait que suivre la tradition islamiste et est, donc, fausse.
Je pense réellement qu’il vaut mieux et qu’il est ESSENTIEL de bien traduire le Coran à partir de zéro comme vous faites, plutôt que d’envoyer un porte-avions vers l’Iraq et la Syrie ; je ne pense pas qu’une coexistence pacifique avec l’Islam soit durablement possible tant que ce dernier repose sur l’image qu’il s’est fait de lui-même et tant qu’il est coupé de ses propres racines historiques. Mais je constate sur les blogs que tout commentaire dans ce sens est jugé politiquement incorrect et de ce fait censuré.
Merci pour votre travail.
Bonjour Tout le monde.
Je pense, et sauf erreur de ma part, que vous avez mal compris le sens de ce verset.
Il y a en effet un passage dans une autre sourate ou le coran précise que « les musulman ne trouverons jamais un peuple qui les aime autant que les Chrétiens », et celui ne contredit pas ce verset de la Sourate 5. Je m’explique :
Ce verset ne dit pas qu’il ne faut pas prendre les Chrétiens comme amis, il ne dit même pas qu’il ne faut pas prendre les Juifs comme amis, il dit ne prenez pas comme amis les Juifs+Chrétien qui sont amis entre eux. Donc il ne parle pas de tous les Juifs, il ne parle pas de tous les Chrétiens, mais seulement une catégorie de ces gens qui sont amis entre eux. Les Juifs ne peuvent pas être amis avec les Chrétien de par leur histoire, donc s’il deviennent amis, ce n’est alors ni de vrai Juifs, ni de vrai Chrétien, mais plutôt une catégorie un peu louche qui n’a pas de fondement. pour moi, la religion judéo-chrétienne comme unité, est un paradoxe.
Donc voila ce que je pense, il n’y a pas de contradiction. seulement des contradicteurs.
Cher « Midoux »,
Comme votre surnom l’indique, vous n’êtes pas un fanatique : vous connaissez en effet votre Coran très mal. Tant mieux pour vous et pour les autres. Il n’existe aucun verset du très saint Coran qui dise : « les musulmans ne trouveront jamais un peuple qui les aime autant que les Chrétiens ». Je respecte le texte davantage que vous, simplement parce que je ne rêve pas. Car c’est le problème : l’islam est un rêve, et chacun se le fabrique au gré de son imagination.
Selon vous, l’expression « al-Yahûd wa-n-Nasârâ » serait un groupe qui ne serait ni celui des Yahûd (juifs rabbiniques), ni celui des Nasârâ (ou chrétiens selon le vocabulaire islamique), mais une addition des deux. Fort bien, mon ami. Mais voyez vous, on trouve aussi l’expression « Yahûd aw-Nasârâ » c’est-à-dire Juifs OU Nazaréens ! Votre addition ne marche plus.
Portant, il y a bien un troisième groupe. Les commentateurs sont bien obligés d’en parler, car dans les quelques passages où le mot « Yahûd » n’est pas suivi pas celui de « Nasârâ », ils sont bien obligés de traduire Nasârâ par Nazaréens et pas par Chrétiens ! En effet, le sens de la phrase exclut qu’il s’agisse là de chrétiens, et ils n’ont pas envie d’avoir l’air trop c…
Ces Nazaréens sont tout simplement les descendants d’ex-juifs chrétiens, c’est-à-dire de juifs qui ont connu (ou presque) les apôtres, mais qui ont renié leur enseignement pour en faire une doctrine de prise de pouvoir.
J’espère ne pas avoir été trop rapide (sinon relisez quatre fois). Le détail est ici.
Le Coran présenterait Terha père d’Abraham comme un associateur (mushrik) dans la sourate Les Prophètes, verset 52. Ici cela ne peut signifier chrétien (orthodoxe).
Si c’est le cas, associateur signifie-t-il ici païen et idolâtre ? auquel cas il ne renverrait pas à la polémique anti-chrétienne et serait un ajout tardif ?
« Si c’est le cas »…
Ce n’est pas le cas, ouvrez donc votre Coran s. 21,52 où le mot mushrq ne figure pas !
Au reste, les mots peuvent avoir plusieurs sens, généralement dérivés ou assimilés. Il faut sortir d’une pensée binaire et rigide, trop occidentale. Pensez au nombre de significations qu’a le mot « aile » ou le mot « bureau » !
« Associateurs » est, dans la tradition juive rabbinique, une manière polémique de traiter les païens, mais surtout la manière de traiter les chrétiens. Le mot ne SIGNIFIE donc jamais chrétiens (ni même païens).
Merci beaucoup pour cette précision. Je vais le signaler à ceux qui m’ont donné cette info. Il est vrai qu’il est illogique de dire que le mot associateur signifie polythéiste car à qui associeraient-ils des dieux ? Ce mot correspond beaucoup plus logiquement ceux qui associent à Dieu des personnes distinctes… Il faut lire ainsi le Coran : nazara = judéo-nazaréen ; mushrik = chrétien (trinitaire).
Dans le passage ci-dessous du Coran, le mot employé renvoie-t-il aux mushrik c’est-à-dire aux chrétiens ou un autre mot spécifique aux païens est-il utilisé : « Lorsque les mois sacrés seront terminés, tuez les polythéistes là où vous les trouvez ; capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade » (sourate 9, verset n° 5). » ? Vu que selon la recherche, il n’y avait plus guère de polythéiste en Arabie contrairement à ce que dit le Coran, on pourrait croire que c’est un appel à tuer les chrétiens.
Jean 5:37-38
Et le Père qui m’a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez point vu sa face, et sa parole ne demeure point en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé.
Jean 7:29
Concept des Versets
Moi, je le connais; car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé.
Jean 8:42
Concept des Versets
Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé
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