Le pape François canonise les 800 martyrs d'Otrante
Le pape François canonise les 800 martyrs d’Otrante (Italie du Sud)
Il faut rappeler les circonstances. Le calife Mehmet II avait débarqué ses troupes non loin de la ville d’Otrante, après avoir pris Constantinople en 1453 (la « Seconde Rome »), ainsi que l’île de Rhodes, puissamment fortifiée par l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean. Il se vantait de prendre Rome bientôt et de transformer la basilique Saint Pierre en écurie pour ses chevaux. Sur son chemin : les 6 000 habitants de la ville d’Otrante, dans les Pouilles.
Plutôt que de se rendre et d’avoir la vie sauve – et d’être réduits en esclavage pour beaucoup –, les habitants décidèrent de résister et tinrent un siège héroïque de 15 jours, ce qui permit aux armées des régions ou villes d’Italie de s’organiser : ce sacrifice a permis à Rome, à l’Italie et peut-être à l’Europe occidentale d’être sauvée.
Mais entretemps, la ville finit par être investie dans un bain de sang, et le commandant turc Gelik Achmet Pascia (Gedik Ahmed Pacha) ordonna que tous les hommes survivants à partir de l’âge de 15 ans soient conduits à son campement et obligés de renier leur religion (pendant que femmes et enfants seraient réduits en esclavage). Ces 800 hommes dont Stefano Pendinelli, archevêque d’Orante, refusèrent, acceptant de sacrifier leur vie pour conserver leur foi ; ils furent soutenus par l’exhortation du tisserand-tailleur âgé Antonio Pezzula dit le Primaldo : « Nous considérons Jésus-Christ comme Notre Seigneur et Le Vrai Dieu !
Nous préférons plutôt mille fois mourir que de Le renier et devenir turcs !».
Ce ne fut que treize mois plus tard qu’Otrante fut reprise par le roi de Naples (aragonais). Les 800 crânes sont conservés dans la cathédrale d’Otrante, mais sur la trace de ces témoins, il faut aller aussi jusqu’à l’église Sainte Marie des martyrs, sur le col de la Minerva où eut lieu leur assassinat.
Puissent-ils être pour nous aujourd’hui autant des intercesseurs que des exemples à suivre au service de la foi et de l’Eglise .
L’influence de l’islam arabe sur la Méditerranée occidentale
La civilisation ‘romaine’ était pour une bonne part une civilisation méditerranéenne, héritée des Grecs, faite d’échanges économiques et culturels intenses. Ce n’est pas pour rien que cette Méditerranée était pour eux « Mare nostrum ». Beaucoup de villes étaient situées dans des sites côtiers magnifiques
Avec le passage des Vandales puis l’arrivée en Afrique du nord de l’islam arabe se crée pour mille ans un fossé de plus en plus profond entre les rives nord et sud de la Méditerranée. Les échanges commerciaux et intellectuels font place aux pillages, aux razzias, et, par dessus tout, à la déportation progressive de populations entières pour en faire des esclaves – on estime qu’à la fin du processus, vers 1750, la moitié de la population d’Alger était d’origine européenne. Il faut abandonner Paestum, Tharros, Nora, toutes les riches plaines côtières d’Espagne, du Languedoc et d’Italie. Elles ne sont plus drainées, la nappe phréatique monte, les moustiques s’installent, et avec eux la malaria. Les villages (plus de villes, sauf quelques sites naturellement bien protégés) doivent s’installer dans les endroits les plus incommodes, les sommets des collines. Il faut construire des tours de guet tous les deux kilomètres, les équiper, les entretenir, y maintenir des observateurs en permanence… Du point de vue de la civilisation, c’est une catastrophe intégrale et durable.
Et derrière cela, qu’y a-t-il à diagnostiquer ? Sous la pax romana, les populations sémitiques d’Afrique du Nord participaient aux échanges de tous ordres et se christianisaient,ce qui ne pouvait que rapprocher encore les deux rives de la Méditerranée, en dépit des hérésies. Ce qui a créé cette coupure durable, c’est la morale de prédation des tribus arabes (dans le désert, il faut bien vivre), justifiée et sanctifiée par le saint coran et répandue par l’islam. Ce n’est sans doute pas un hasard si les trois grands pays de pirates, l’Algérie, la Somalie et la Malaisie, sont musulmans tous les trois.
Indubitablement, cette morale de prédation a joué, et joue encore, un très grand rôle dans la diffusion et la persistance de l’islam ; elle permet de tuer, violer, piller en toute bonne conscience. Quel attrait pour un jeune homme de 15 ou 20 ans, plein d’énergie inemployée ! Et l’on ne peut exclure qu’elle soit, en parallèle avec la fermeture des portes de l’ijtihad (l’effort d’interprétation du coran pour l’adapter à des cultures variées), à l’origine de sa stérilité spirituelle, intellectuelle et matérielle.