L’au-delà : concilier les positions du CEC ?

Catéchisme de l’Église catholique :
une délicate ambiguïté à lever

Texte PDF.

Même parmi les chrétiens, les représentations de l’au-delà sont multiples. Cela tient d’abord à une difficulté sur laquelle chacun bute, et elle est presque insurmontable : nous ne pouvons parler qu’à partir de notre condition humaine liée à l’espace et au temps, alors que, précisément, l’au-delà nous oblige à « sortir » de ce carcan spatio-temporel. Notons que les découvertes du début du 20e siècle (Poincarré / Einstein) devraient nous aider à être moins dupes de nos représentations de l’au-delà ; la multiplication des NDE (expériences aux frontières de la mort) grâce aux techniques actuelles de réanimation fournissent également une aide ; mais il y a encore beaucoup de chemin à faire !

Ce dont il est question ici concerne les deux manières de parler de l’au-delà les plus rationnellement pensées – la Révélation y tient une place décisive : l’une vient de la théologie catholique latine traditionnelle et on peut la qualifier d’augustiniste et d’universitaire, et l’autre vient d’une la réflexion catholique beaucoup plus récente, autour du Cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui allait devenir le Pape Benoit XVI. Ces deux manières de parler se retrouvent dans le  Catéchisme de l’Église Catholique (publié en 1992 déjà).
Elles sont assez contradictoires.

Deux positions rationnellement pensées

La première tend à nier qu’il se passe quelque chose dans le mystère de la mort, hormis un jugement instantané, on ne sait pas comment ; au demeurant, un jugement peut-il jamais être instantané ? On meurt et on se retrouverait – Dieu sait comment mais en « référence au Christ » – instantanément au Ciel, au purgatoire ou en Enfer :

« La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ. Le Nouveau Testament […] affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi » (CEC 1021).

Certes, il s’agit d’une une vision dogmatique, mais comment ne pas la prendre au mot, avec les terribles conséquences qui en découlent, comme la terreur du dernier instant où tout se jouerait, une mauvaise pensée pouvant annuler le dévouement de toute une vie ? Nous verrons plus loin d’autres conséquences. Le n° 1022 constitue un résumé tout aussi dogmatique :

« Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours » (CEC 1022).

Remarquons tout de suite que cette position contredit l’affirmation de Jésus selon laquelle il n’y a pas de jugement pour ceux qui suivent sa Parole :

Jn 5,24 « Amen, amen, / je vous [le] dis :
Qui écoute ma Parole / et croit en qui m’a envoyé,
a la vie / qui est pour toujours.
Et au jugement / il ne vient pas,
mais il quitte la mort / pour la vie.
25 Amen, amen, / je vous [le] dis :
L’heure vient / – et même elle est venue maintenant –
lorsque les morts entendront / la voix du Fils de l’homme,
et ceux-là qui l’entendent / vivront.
26 De la même façon que le Père, en effet, / a la vie en son qnôma,
ainsi il l’a donné aussi au Fils, / pour qu’il ait la vie en son qnôma.
27 Et il lui a donné le pouvoir / de rendre aussi le jugement.
28 car c’est lui / le Fils de l’homme.
Ne vous émerveillez pas de cela / que vienne l’heure
lorsque tous ceux qui sont dans les sépulcres / entendront sa voix 29 et sortiront.
ceux qui firent de bonnes [œuvres] / pour le Relèvement de la vie,
et ceux qui firent de mauvaises [œuvres] / pour le Relèvement du Jugement » (trad. de l’araméen).

De plus, il se passe bien quelque chose dans le mystère de la mort : le Fils de l’Homme s’y fait entendre parmi les défunts, et c’est ce que Pierre va confirmer : « La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts » (1P 4,6).

L’autre position du CEC, proposée par une équipe de théologiens autour du Cardinal Ratzinger /Benoît XVI, affirme au contraire que ce qui se passe dans le mystère de la mort ou shéol est déterminant quant au salut :

« La descente aux enfers est l’accomplissement, jusqu’à la plénitude, de l’annonce évangélique du salut (1P 4,6). Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps mais immensément vaste dans sa signification réelle d’extension de l’œuvre rédemptrice à tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, car tous ceux qui sont sauvés ont été rendus participants de la Rédemption » (CEC 634).

Là, il n’est plus question de « jugement immédiat » mais de rencontre avec le Christ qui précède tout homme dans la mort par sa « descente aux enfers » (ou Shéol).

Descente du Christ au Shéol

Avant d’aller plus loin, un problème de vocabulaire doit être éclairci. De la bouche même de Jésus (en araméen), le Shéol ou passage (plus ou moins « long ») de la mort se distingue bien de la « Géhenne » ou Enfer (au singulier), le lieu propre de Satan et ses anges. Malheureusement, dans la plupart des traductions, les deux mots ont fusionné et ne se distinguent même pas encore aujourd’hui par exemple en anglais ou en allemand (Hell). En latin, jusqu’après St Augustin, seul le contexte indiquait si le mot infernum désignait l’Enfer ou les enfers, mais, pour désigner proprement le Shéol, on a fini par utiliser le pluriel inferna (d’où enfers en français).

Le problème du n° 634 est son hyper-densité : chaque mot est important. C’est dans sa descente au Shéol que Jésus réalise pleinement sa mission de sauveur ! Cette question est capitale car elle répond à une impasse de la théologie traditionnelle latine qui ne voyait pas comment des gens qui n’ont pas pu connaître le Christ au cours de leur vie pourraient être sauvés, sinon en supposant que Dieu leur ait donné avant leur mort un billet pour le Ciel selon leur mérite et donc sans même qu’ils le sachent !
Avec la Descente aux enfers apparaît pleinement l’importance déterminante de la Rencontre du Christ pour être sauvé, ce qui est déjà vrai sur la terre mais plus encore au shéol : il faut passer par lui pour être sauvé (il est « la porte » – Jn 10,7.10 ; 14,6) et pour aller vers le Père. Car il n’existe pas d’autre chemin.

Concilier les deux perspectives

Entre dire que l’essentiel du salut se réalise dans l’au-delà (étant préparé sur la terre), et dire qu’il ne s’y passe rien (et que tout est absolument déterminé auparavant), il semble y avoir une opposition irréconciliable. Mais parle-t-on des mêmes personnes ?

Cette interrogation, centrale quant au comment du salut, nous oblige à sortir des abstractions ou à des jeux de concepts ou de formules (ce à quoi la théologie occidentale se réduit trop souvent) pour prendre en compte des réalités spirituelles dont on parle trop peu : les anges … et les démons. Ils ne sont pas que des spectateurs.

Les « saints » – ceux qui ont suivi la Parole et en lesquels l’union divine se réalise – vivent certes une « rétribution immédiate » après leur mort : concrètement, les anges les emportent au Ciel ; pour eux il n’y a ni shéol ni jugement (cf. Jn 5,24 supra). De même, ceux qui meurent dans la haine de Dieu et et d’autrui, refusant le Sauveur, lui préférant le Mal et donc commettant le « péché contre l’Esprit » vivent également une « rétribution immédiate » : à leur mort les démons les emportent dans la Géhenne. Pour eux, il n’y a pas non plus de shéol, et le jugement est inutile : « celui qui ne croit point [alors qu’il a tout pour croire] est déjà condamné, parce qu’il n’a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3,18). L’idée selon laquelle tout est joué à la mort correspond à ces deux sortes de cas-là.

Mais dans tous les autres cas, c’est-à-dire la majorité, c’est le n° 634 qui nous éclaire, et les n° 1021-1022 sont inexacts dans leur prétention à une portée universelle. Ce qui est alors en jeu, c’est une ultime miséricorde divine : la raison de la descente du Christ au shéol est la rencontre avec lui, laquelle sera évidemment déterminante :

« Tel est donc / le jugement :
La lumière / est venue dans le monde
et les fils des hommes se sont enflammés d’amour pour la ténèbre / davantage que pour la lumière.
Leurs œuvres en effet / étaient mauvaises.
Tout un chacun qui fait des choses haïssables, en effet, / hait la lumière ;
et ne vient pas auprès de la lumière,/ pour que ne soit pas blâmées ses œuvres.
Or celui qui fait la vérité / vient auprès de la lumière,
Pour que soient connues ses œuvres, / car c’est en Dieu qu’elles sont faites » (Jn 3,19-21).

Ces paroles de Jésus à Nicodème se réalisent particulièrement dans le Shéol, bien plus que sur terre où peu d’hommes auront eu l’occasion de le rencontrer ! Et les récits de NDE perçoivent quelque chose de cela qui doit y advenir.

Il n’y a donc plus d’opposition entre la conviction d’une rétribution immédiate à la mort dans certains cas, et celle, dans tous les autres cas, d’une rétribution décisive liée à la rencontre de Jésus descendu au Shéol.

P. Édouard-Marie

Voir aussi :
https://www.eecho.fr/rencontrer-le-christ-les-deux-dimensions-plenieres/
https://www.eecho.fr/eclaircir-un-peu-ce-qui-concerne-lau-dela/
https://www.eecho.fr/le-jour-du-jugement-ce-quil-est-ou-nest-pas/
https://www.eecho.fr/lame-du-christ-rencontre-t-elle-chaque-defunt/
https://www.eecho.fr/mystere-de-la-mort-et-rencontre-du-christ-objection/
https://www.eecho.fr/samedi-saint-victoire-du-christ-aux-enfers/
https://www.eecho.fr/parution-le-christ-viendra-en-roi-et-juge/
COMPLÉMENT : voir infra

Cette icône grecque très imagée veut représenter un aspect
du devenir au shéol où rien n’est présumé se passer …

COMPLÉMENT

Il faut signaler encore l’embrouillamini qui a entouré ces questions dans la théologie latine, et que la situation actuelle a aggravé.

Paradoxalement, la position « moderniste » envoyant tout le monde au Ciel (On ira tous au Paradis, chantait Polnareff) s’appuie sur la théologie occidentale traditionnelle tout en la niant mais en partant cependant de son présupposé, à savoir qu’il ne se passe rien au Shéol.

Si l’on tente de dresser un tableau des positions, on est donc amené à regarder ensemble le traditionalisme et son contraire moderniste, à côté de la nouvelle perspective ouverte par Benoît XVI. Voici comment on peut essayer de clarifier le jeu complexe des arguments :

POSITION 1 traditionaliste + moderniste : il ne se passe rien, on est « jugé » instantanément au moment « t » de la mort physique, et (s’il y a quelque chose après) on se retrouve tout-à-coup au Ciel, ou au Purgatoire ou en Enfer.

  • A: position traditionaliste :
    Les chrétiens, restés fidèles jusqu’à ce dernier instant « t » et qui n’ont pas eu une mauvaise pensée à ce moment déterminant, ont la « grâce » d’aller vers le Ciel.
    Comme ce n’est ni convenable ni charitable d’envoyer tous les non chrétiens en Enfer, on présume que certains de ceux-ci auraient reçu la « grâce » à un certain moment de leur vie, sans qu’ils le sachent, et qu’ils y soient restés fidèles :

    A1 : la « grâce » suppose qu’on y corresponde par un mérite qui est lui-même le fruit d’une « grâce ». S’il faut la « grâce » pour avoir la « grâce », jusqu’où remontera-t-on ? Jusqu’à l’âge de sept ans, à l’âge dit « de raison ». Avant sept ans, l’enfant est présumé ne pas poser d’acte moral, et ainsi, à sept ans, si son premier acte moral est bon (avec l’aide de Dieu dira-t-on), il reçoit la « grâce ». En quelque sorte, Dieu lui glisse subrepticement un billet pour le Ciel. Pas de chance pour les autres.
    Mais alors, qu’arrive-t-il alors des enfants morts sans le baptême avant sept ans ? N’ayant pas commis d’acte moral bon ou mauvais, ils ne sont pas dignes du Ciel mais ne méritent pas non plus l’Enfer. Faute de mieux, les théologiens ont inventé pour eux la partie supérieure « limite » (limba) de l’Enfer – d’où le nom de « Limbes des enfants ». Là, coupés du Ciel, ils jouissent d’une béatitude naturelle éternelle, car les démons les laissent tranquilles – peut-être sont-ils trop occupés ailleurs. Pour les parents ayant perdu un enfant en bas-âge, la perspective était très sympathique.
    Il existait également d’autres « Limbes », celles des anciens, une sorte de salle d’attente contenant les âmes des défunts morts « avant » le Christ. Ces défunts attendaient que le Sauveur vienne les voir, pour les emmener au Ciel après 42 jours qu’il passa avec eux (entre sa mort et son Ascension). Ces limbes des anciens sont fermées depuis l’Ascension,  Jésus emmenant avec lui les bons et les autres allant en Enfer. En réalité, expliquent les théologiens, il y avait deux compartiments dans cette salle d’attente, celui des bons que Jésus a visités durant 42 jours et qui ont déjà une “forme de charité” (Thomas d’A., Summa Th., IIIa, q.52, a.6) leur valant le salut, et le compartiment des réprouvés que Jésus ne visite pas puisqu’ils sont déjà réprouvés. Mais si les uns et les autres sont déjà jugés sans avoir rencontré le Christ, pourquoi celui-ci descend-il encore aux enfers ?
    Clairement, de telles représentations conjuguant imagination et logique à l’envers projetaient dans l’au-delà une chronologie qui n’appartient qu’à la terre, ce qui est plus absurde aujourd’hui que jamais, après Poincarré et Einstein : le temps n’est pas davantage un absolu que l’espace.

    → A2 : On envoie tous les non baptisés en Enfer et on ne se casse plus la tête.
    _
  • B: position moderniste :
    Peu importe le « dernier instant » ou ce qui suit (puisqu’il ne s’y passe rien). « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (et on coupe ici la phrase de St Paul qui précise : « et que tous parviennent à la connaissance de sa volonté ! » – 1Tm 2,4)
    Donc tous les hommes reçoivent la grâce (à l’inverse de A2), et l’Enfer est vide (von Balthasar, Rahner, etc.).
    Au demeurant, en cherchant les « conditions de possibilités du Salut », on est amené à régresser quasiment à l’infini puisque la Grâce doit être la condition de la Grâce (non le mérite : on ne mérite pas par nous-mêmes d’être sauvés) – comme pour la question de savoir qui est premier entre l’œuf et la poule. En fin de compte, la Grâce doit donc faire partie de la nature humaine, et tous les hommes sont donc des « chrétiens anonymes » – les chrétiens sont simplement ceux qui le savent.
    Et, au fond, toutes les religions et toutes les initiatives qui sont présumées élever l’homme sont porteuses du salut.

POSITION 2 (résumé de ce qui précède) :
Comme on l’a vu, les n° 634-635 donnent une vision libérée de la pensée chronologiste qui lie tout au temps matériel terrestre. La mort n’est pas un moment « t » mais un passage, et dans ce passage où existe une sorte de temps spirituel, l’âme du Christ rencontre personnellement l’âme de chaque défunt, quelle que soit l’époque terrestre (car l’âme du Christ est divine, donc non liée à quelque forme de temps que ce soit). Elle « évangélise » au Shéol les âmes des défunts (1P 4,6), c’est le sens et la raison d’être de la « descente aux enfers » (Symbole des apôtres).
Là se joue pleinement la réception ou non-réception de la Parole qu’est le Christ lui-même, qui est en même temps Lumière : chacun prend alors pleinement position dans cette Lumière (Jn 3,19-21), soit en allant vers elle (qui révèle tout de la vie passée), soit en la fuyant (pour toujours dans ce cas). L’icône grecque (supra) illustre bien cet aspect.

objection A, celle de certains traditionalistes : il ne peut pas y avoir de choix possible après la mort physique puisqu’on n’a plus de cerveau pour évaluer le pour et le contre (comme on le fait dans la vie de tous les jours, et moralement). Il n’y a pas non plus de rencontre personnelle du Christ, le mot « rencontre » est un mot moderne (apparu à partir du 17e siècle) qui n’existe pas en latin (ni en grec ancien), et dont St Thomas d’Aquin ne parle pas. Dès lors, il ne faut pas parler de rencontre du Christ dans l’au-delà.

←← réponse : c’est confondre positionnement spirituel et délibération intérieure, selon une anthropologie très moralisante, qui fait de l’acte moral de facto la cause véritable du salut. Avant 7 ans, les enfants sont capables de positionnement spirituel (ils peuvent vraiment aimer Jésus, mais aussi leurs parents, leurs frères et sœurs), même s’ils ne se positionnent pas encore de manière morale (= par un choix précédé par une délibération intérieure).
Ou alors, il faut ratiociner que les enfants ne peuvent faire que du mal et que, s’ils font du bien (à 7 ans), c’est parce qu’ils ont reçu une grâce de salut (sans connaître ni rencontrer leur Sauveur) ; mais on a vu à quel point ces raisonnements (allant de la conclusion aux prémices) ne sont pas tenables.

objection B, celle des modernistes : dire que la Rencontre de Jésus est déterminante dans le mystère de la mort signifie qu’il est vraiment « la Porte » (Jn 10,7.10 ; 14,6) : cela dévalorise les « autres religions ». Au demeurant, ce qui importe, c’est de bâtir le Royaume sur la terre en parvenant à unir l’humanité. Tout le monde va au Ciel (s’il existe), car Dieu (s’Il existe) est miséricorde.

←← réponse : le modernisme est une forme de moralisme, axé lui aussi sur une certaine réalisation à atteindre sur terre. Or, la vie terrestre n’est pas dévaluée parce que l’ultime et déterminant moment du Salut se situe dans le mystère de la mort. Au contraire, on n’a pas trop de notre vie terrestre pour préparer un tel moment !
Et, bien entendu, il existe un au-delà personnel ; ce qu’on appelle traditionnellement l’âme humaine a une destinée unique : elle a été créée dans le temps terrestre mais subsiste pour l’éternité.
Quant à l’existence de Dieu, un chrétien devrait en savoir quelque chose…

Ces positions sont résumées et sans doute simplifiées pour la clarté de l’exposé. Le plus important à voir est quelles logiques elles mettent en œuvre … pour le meilleur ou pour le pire.

Partager cet article

3 thoughts on “L’au-delà : concilier les positions du CEC ?

  • 5 décembre 2024 at 19 h 01 min
    Permalink

    Bonsoir Fr. Edouard Marie Gallez

    Le jugement est clair… voyance, d’amour…

    Question : Un père peut-il donc vouloir que son enfant se rende coupable ?

    C’est impossible. Et pourtant nous voyons que, même dans les familles, certains enfants se rendent coupables alors qu’ils ont un père juste qui leur montre le bien à faire et le mal à fuir.
    Or aucun homme droit n’accuse le père d’avoir poussé son enfant au mal.
    Commentaire de Jesus à Maria Valtorta :
    Dieu, c’est le Père. Les hommes sont ses enfants. Dieu leur indique le bien et dit : “ Voici, je te mets dans cette situation pour ton bien ”, ou encore, lorsque le Malin et les hommes ses serviteurs apportent le malheur aux hommes, Dieu dit : “ Voilà, en cette heure pénible, agis ainsi, et ce mal servira à un bien éternel. ” Il vous conseille, mais il ne vous force pas.

    Par conséquent, si quelqu’un, tout en connaissant la volonté de Dieu, préfère agir tout à l’opposé, peut-on prétendre que c’est la volonté de Dieu ? Non.

    Aimez la volonté de Dieu. Aimez-la plus que la vôtre et suivez-la contre les séductions et la puissance des forces du monde, de la chair et du démon. Ces choses aussi ont leur volonté. Mais, en vérité, je vous affirme que bien malheureux est celui qui s’y soumet. Vous m’appelez : Messie et Seigneur. Vous dites que vous m’aimez et vous m’acclamez. Vous me suivez et cela vous semble de l’amour. Mais, en vérité, je vous dis que, parmi vous, tous n’entreront pas avec moi dans le Royaume des Cieux. Même parmi mes plus anciens et mes plus proches disciples, certains n’y entreront pas, car beaucoup feront leur propre volonté ou la volonté de la chair, du monde et du démon, mais pas celle de mon Père. Ce ne sont pas ceux qui me disent : “ Seigneur ! Seigneur ! ” qui entreront dans le Royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père. Eux seuls entreront dans le Royaume de Dieu. (…)
    Il viendra un jour où, moi qui vous parle, après avoir été Pasteur, je serai Juge. Que mon aspect actuel ne vous fasse pas illusion. Aujourd’hui, ma houlette rassemble toutes les âmes dispersées et elle est douce pour vous inviter à venir aux pâturages de la vérité.

    Mais à ce moment-là, la houlette fera place au sceptre du Roi Juge et ma puissance sera bien différente. Ce n’est pas avec douceur, mais avec une justice inexorable que je séparerai les brebis nourries de la vérité de celles qui auront mélangé vérité et erreur ou se seront nourries seulement d’erreur. Je tiendrai ce rôle une première fois, puis une seconde. Et malheur à ceux qui, entre la première et la seconde comparution devant le Juge, ne se seront pas purifiés, ne pourront pas se débarrasser du poison. La troisième catégorie ne se purifiera pas. Aucune peine ne pourrait la revivifier. Elle n’a voulu que l’erreur et restera dans l’erreur.

    Et pourtant, il s’en trouvera parmi eux pour gémir : “ Comment, Seigneur ? N’avons-nous pas prophétisé en ton nom, chassé les démons en ton nom, et accompli en ton nom de nombreux miracles ? ” Alors je leur répondrai très clairement : “ Oui, vous avez osé vous revêtir de mon nom, pour paraître ce que vous n’êtes pas. Vous avez voulu faire passer votre satanisme pour la vie en Jésus. Mais le fruit de vos œuvres vous accuse. Où sont ceux que vous avez sauvés ? Vos prophéties, où se sont-elles accomplies ? Vos exorcismes, à quoi ont-ils servi ? Vos prodiges, quel complice ont-ils eu ?
    Ah ! Il est bien puissant, mon Ennemi ! Mais il ne l’est pas plus que moi. Il vous a aidés, mais pour obtenir une plus grande proie et, par votre œuvre, le cercle de ceux qui sont tombés dans l’hérésie s’est élargi. Oui, vous avez accompli des miracles, encore plus grands en apparence que ceux des vrais serviteurs de Dieu.

    Ce ne sont pas des magies qui stupéfient les foules, mais humilité et obéissance qui étonnent les anges. Eux, mes vrais serviteurs, ne créent pas des fantômes par leurs immolations, mais ils les chassent des cœurs ; eux, mes vrais serviteurs, ne s’imposent pas aux hommes, mais ils révèlent Dieu aux âmes des hommes. Ils ne font qu’accomplir la volonté du Père et amènent les autres à en faire autant, comme une vague pousse la vague précédente et attire la suivante. Ils ne se hissent pas sur un trône pour dire :
    – ‘ Regardez. ‘ Eux, mes vrais serviteurs, font ce que je dis, et ne pensent qu’à cela, et leurs œuvres portent mon signe de paix incomparable, de douceur, d’ordre. Voilà pourquoi je puis vous dire : tels sont mes serviteurs ; vous, je ne vous connais pas.
    Eloignez-vous de moi, vous tous, artisans d’iniquité. ”

    C’est cela que je vous dirai. Et ce sera une parole terrible. Veillez à ne pas la mériter et prenez la voie de l’obéissance, pénible sans doute, mais assurée vers la gloire du Royaume des Cieux.

    Maintenant, profitez de votre repos du sabbat en louant Dieu de tout cœur.
    Que la paix soit avec vous tous. »
    “Je vous laisse la shlama, je vous donne ma shlama”.

    Reply
  • 6 décembre 2024 at 18 h 00 min
    Permalink

    Il me semble que la position du CEC (1021-1022) est une réfutation de certains scénarios orientaux où le jugement est reporté à la fin des temps (d’où l’insistance sur « l’immédiat ») : dans ces scénarios, en attendant les âmes « dorment » (cf. le mot « cimetière » koïmétérion qui a remplacé dans le langage chrétien la nécropole). Cette vision des choses a été réfutée par Benoit XII (1336).

    Reply
  • 8 décembre 2024 at 13 h 02 min
    Permalink

    Oui l’insistance sur l’immédiat est une réfutation de la théorie un temps défendu semble-t-il par Jean XXII avant son pontificat mais par d’autres également selon la quelle les humains ne sont jugés qu’à la fin des Temps et non à l’heure de la mort (en attendant ils dormiraient, ce serait aussi la doctrine des témoins de Jéhova). Le mot « immédiat » est parfois mal compris comme une négation de la rencontre avec le Christ à l’heure de la mort, comme si un juge juste, le plus juste de tous, ne pouvaient rencontrer celui qu’il juge.

    Ce sujet mériterait un ouvrage complet avec explication du CEC, des éléments préparatoires à sa rédaction pas tous retenus, les commentaires précis du NT sur la prédication aux défunts, la prise en compte du Shéol, passage de la mort, à l’heure de la mort, qui correspond à ce qu’on appelle la mort clinique et n’est pas la mort définitive quand les organes sont trop abîmé pour que la vie et l’âme puissent se reconnecter au corps (c’est au cours de cette mort clinique provisoire où le cerveau et le cœur ni aucun organe ne fonctionnent plus que se produisent les EMI, la mort n’est pas un instant de durée nulle).

    Une thèse de théologie complète incluant des éléments historiques et scientifiques pourrait être soutenue sur le sujet (le problème est qu’on s’interdit souvent l’approche pluridisciplinaire au nom d’un impératif scientifique qui est en fait antiscientifique ; la raison peut et doit embrasser plusieurs domaines de la connaissance et non se limiter à un objet trop étroit d’étude).

    Reply

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.