Karaqosh 2017, libérée mais détruite
Une grande joie pour les 40 000 chrétiens ayant fui Karaqosh (Iraq) en 2014
À peu près en même temps que Alep-est était libérée des terroristes de l’Etat-Califat islamique (et les gens parlent des horreurs qu’ils y ont subies durant quatre ans), la ville de Karaqosh en Irak était elle aussi libérée – mais ici, elle était vide de ses 40 000 habitants depuis 2014 … quasiment tous chrétiens : ils avaient fui la ville juste avant que n’arrivent les islamistes, tandis que les combattants kurdes s’en retiraient à toute allure.
Deux ans et demi après, les islamistes, en repli, laissent derrière eux une ville complètement et volontairement détruite. Comme il le font partout ailleurs. Il faudra beaucoup d’abnégation, de temps et de foi pour reconstruire cette ville ; sur place, presque tout est perdu .
Le samedi 7 janvier, un reportage du journal de 13 h de France 2, a été montré sur cette ville de Karaqosh et aussi sur la résistance des chrétiens.
Il apporte notamment des images d’une milice chrétienne et aussi d’un village chrétien qui ont résisté aux assauts des islamistes. La nécessité de régions chrétiennes s’impose, même provisoirement, ce pour quoi les Evêques n’étaient pas chaud a priori, pensant que les chrétiens pourraient donner l’exemple de la laïcité conviviale telle qu’elle avait existé avant l’invasion US. Mais il semble que cette convivialité doive se réduire à des régions que les chrétiens contrôleraient, car ailleurs, ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Nous gardons l’espérance.
Evidemment, ce reportage ne s’éloigne pas trop du « politiquement correct », on s’en doute : pas un mot du chaos organisé par l’occupant américain, ni du rôle joué par les services occidentaux (qui encadraient l’Etat islamique à Alep-Est et sans doute ailleurs – ceux d’Alep-Est ont été faits prisonniers par l’armée syrienne). De plus, le reportage minimise le nombre de chrétiens au Proche-Orient (13 millions, dit-il, alors qu’ils sont 15 millions seulement en Egypte !), et ne dit pas que de nombreux musulmans attendent l’occasion pour se joindre à eux.
Mais bon, pour une fois qu’on donne la parole aux gens sur place…